Dans leur table ronde, les hommes et femmes africains de culture ont relevé l’importance de cette dernière dans le développement de la République démocratique du Congo (RDC) et du continent tout entière. Ils ont noté que « les arts et la culture sont devenus un secteur hautement producteur des ressources ».
Relevant l’importance de la culture dans le développement du continent africain, les participants, le 10 décembre, à la table ronde Culture de la sixième édition de Makutano parmi lesquels des grandes figures du monde des arts et de la culture de la RDC et de l’Afrique ont averti que « l’Afrique de demain sera culturelle ». « Les arts et la culture sont devenus un secteur hautement producteur de la richesse », a indiqué le conseiller du président du Sénégal, Macky Sall, et son représentant à ces assises, Hamidou Sall.
Ces travaux tenus sur le thème principal « Art, culture et patrimoine : levier pour bâtir une Afrique nouvelle que nous aimons » ont pris comme soubassement cette sentence de l’homme de culture africain pour aller dans des analyses et aboutir à des recommandations visant à faire de la culture un véritable levier du développement du continent. Dans le nombre de ces recommandations, il y a notamment le combat pour l’affirmation de l’industrie littéraire dans le pays, il faut également une volonté politique et l’encadrement de toutes les créativités. Les participants ont également plaidé pour une diplomatie culturelle engagée, ainsi que pour l’installation d’une école panafricaine des critiques d’arts.
Dans le cadre de ce thème général, le Pr Isidore Ndaywell, qui a exposé sur les « enjeux de la mémoire », a admis que le véritable enjeu était le fait que la mémoire elle-même a besoin des balises constituées du patrimoine, matériel et immatériel. A l’en croire, une partie de cette mémoire se trouve à l’étranger alors que la grande partie de cette dernière se trouverait encore dans les villages congolais. De l’avis du Pr Isidore Ndaywell, avoir un passé, une histoire est un confort national et c’est dans la mémoire que l’on trouve la boussole.
Reconnaissant que la RDC a un patrimoine immense, cet historien, professeur d’universités et homme de culture congolais, a regretté la destruction de la mémoire congolaise. A l’en croire, en voulant « falsifier l’histoire », au cours des différentes mutations politiques connues par le pays, chacune de ces périodes a effacé ou déstructuré une partie de la mémoire collective nationale. Appelant à reconstruire ou à conserver la mémoire nationale, le Pr Ndaywell a également plaidé pour la mise en place des infrastructures permettant d’arriver à cet objectif. Le Pr Ribio Nzeza a, lui, fait un état des lieux de la situation culturelle et des industries culturelles et créatives dans le pays. « La vision du développement de l’Afrique à l’horizon 2063 est basée sur la culture », a-t-il reconnu. Mais déjà il regrette que la RDC n’ait pas un document de politique culturelle.
L’homme de culture congolais Balufu Bakupa a, lui, insisté sur le fait que la culture était le peuple. Relevant le besoin d’un document de politique culturelle et un ministère s’occupant vraiment de la culture, il a appelé, en moment où la RDC était en train de traverser un tournant décisif de son histoire, au renversement de la verticalité de l’échelle des valeurs qui met le blanc (colonisateur) supérieur du noir, le colonisé. Epinglant plusieurs « interdits » opposés aux hommes et femmes de culture en RDC, Balufu Bakupa a également exhorté à la libéralisation de ce secteur.
Myoto Liyolo et Paul Ngoie Le Perc ont, quant à eux, plaidé pour l’aide à la création, la fiscalité ainsi que la sécurité sociale pour les artistes. « Il faut organiser le secteur des artistes », ont-ils dit. Pour ce panel, la période de présidence congolaise à la tête de l’Union africaine est donc un bon moment pour faire jouer à la RDC son rôle.
L'activité vaut son pesant d’or
A la cérémonie de l’ouverture de cette sixième édition de Makutano, tous les intervenants sont revenus sur les difficultés de l’année 2020 à travers le monde ainsi que la capacité de résilience des Africains. L’ancien président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, qui a salué cette idée conçue et portée par la fondatrice et présidente de ces rencontres, Nicole Sulu, a, lui, rappelé en plus que le continent avait besoin des champions tels que promus par Makutano 6. Mme Nicole Sulu a, dans son speech, a indiqué aux participants que l’Afrique les regardait. Le représentant de Macky Sall, Hamidou Sall, a également rendu hommage aux initiateurs du forum économique Makutano
Intervenant au VIP Stand up, le directeur général de l’Agence congolaise pour la promotion de l’industrie, Anthony Kinzo, a relevé l’importance de la RDC dans le développement de l’Afrique. « Le Congo est la base du développement de l’Afrique. Celui qui veut travailler avec l’Afrique doit travailler avec le Congo. Le développement du Congo est capable de booster toute l’Afrique », a-t-il dit. Il a, par ailleurs, insisté sur des projets d’investissement pour une émergence de l’Afrique en général et du Congo en particulier.