La vie en rose repeinte en vert, jaune et rouge, aux couleurs du Congo, c’est ce que propose Nayo Groove à l’IFC de Pointe-Noire dans un « Tribute to Edith Piaf ». Un bel hommage à cette grande artiste française du Music Hall !
Quelques jours avant le 105e anniversaire de la naissance d’Edith Giovanna Gassion, mondialement connue sous son pseudonyme d’artiste Edith Piaf, la formation ponténégrine Nayo Groove rendra hommage à cette grande dame de la chanson française surnommée à ses débuts « La Môme Piaf ». C’est après trois mois de résidence à l’Institut français de Pointe- Noire que Nayo Groove présentera donc ce vendredi 11 décembre un concert revisitant le répertoire de ce petit bout de femme qui enregistrera sa dernière chanson début 1963 avant de s’éteindre en octobre de cette même année, à l’âge de 43 ans. On se plaira à découvrir ou revivre les succès d’Edith Piaf dans une version colorée de rumba congolaise sur des arrangements signés Nayo Kibiadi. C’est ainsi que la voix teintée de gospel de Key Cloretha Douhaka, chanteuse du groupe, nous replongera dans l’univers et la discographie de l’interprète de « La Vie en rose », une vie pas si rose en vérité et, à contrario, même plutôt sombre.
Délaissée par sa mère trop pauvre pour l’élever, Edith Piaf verra son enfance parisienne confiée à sa grand-mère maternelle alcoolique puis à sa grand-mère paternelle, patronne d’une maison close, la petite Edith ne recevant que l’amour des prostituées travaillant dans cette maison appelée « Le Grand 7 ». A l’âge de 7 ans, son père la reprendra pour l’exploiter et lui faire vivre une vie misérable de petits cirques itinérants et d’artiste de rue à la petite semaine. Par la suite, malgré tous les déboires d’une vie de débauche, son ascension portée par sa voix saisissante sera fulgurante. Petite par la taille, 1,47m seulement, elle deviendra la grande Edith Piaf que le monde du Music Hall s’arrache. Elle n’a que 21 ans quand elle enregistre son premier disque « Les mômes de la cloche », la suite ne sera que succès sur succès : « Non, je ne regrette rien », « La foule », « Hymne à l’amour »... L’amour ? C’est là encore tout un roman, noir la plupart du temps, et parmi ses nombreuses « Love stories », celle avec Marcel Cerdan, champion du monde de boxe, restera la plus passionnée et la plus tragique. Edith est à New York et attend Marcel Cerdan qui lui est à Paris, embarquant dans un avion pour venir la rejoindre outre-atlantique. Marcel Cerdan décèdera dans le crash de ce vol pour l’éternité. Le soir même, Edith Piaf monte sur scène et annonce « Je chante pour Marcel Cerdan », une chanson plus tard, Edith, livide comme jamais, s’écroule.
Le temps a fait son œuvre et d’Edith Piaf en garde son talent immense plus que sa vie trempée dans l’alcool et versée dans la drogue. La Môme Piaf est une légende et c’est un bonheur que le Congo, sous l’impulsion de Nayo Groove et de l’IFC de Pointe-Noire, lui rende ce vibrant hommage, illustrant que la musique n’a ni âge, ni frontière.