La République du Congo a un potentiel pour développer une économie de transit, grâce à sa position géographique et son port en eau profonde de Pointe-Noire. Avec la construction ces dernières années des routes d’intégration, le pays peut servir les pays voisins aussi bien en importation qu’en exportation.
Le Congo vient de se doter, le 7 décembre dernier, d’une nouvelle stratégie de promotion des investissements, un document d’une centaine de pages qui dévoile son grand potentiel économique notamment des infrastructures de transport. Par cette feuille de route, les autorités espèrent ainsi séduire des investisseurs étrangers et relancer l’économie nationale impactée par la crise sanitaire et la baisse des cours du pétrole.
Le pays reste encore un corridor naturel de transport dans les deux sens entre le port de Pointe-Noire et les pays d’Afrique centrale ou leurs régions enclavées. La nouvelle stratégie prône une revalorisation du secteur portuaire, mais en tenant compte des nouvelles donnes de reconfiguration économique et des réseaux de transport au niveau de la sous- région. « Il faut pour cela, que la chaîne de transport s’améliore, et que son exploitation soit rentable », souligne le document.
Cette position du Congo lui donne aussi des ouvertures vers le développement d’un carrefour commercial, à condition que les créneaux porteurs soient bien identifiés et que les ressources institutionnelles et humaines soient préparées à ces défis. La construction de la route Brazzaville – Pointe-Noire qui complète le Chemin de fer Congo-Océan constitue un atout supplémentaire pour le pays, et aussi pour la sous-région, en vue de relancer et de renforcer l’économie de transit.
Il faut ajouter des atouts liés à la position géographique du pays qui lui fait partager ses frontières avec cinq pays de la région, lui ouvrant de ce fait des portes commerciales sur un grand marché régional, dont celui de la République démocratique du Congo qui compte près de 80 millions d’habitants et autant de consommateurs, et sur le marché gabonais avec un pouvoir d’achat élevé.
Lors d’une cérémonie de réception de quatre nouvelles grues au port autonome de Brazzaville, en novembre 2019, l’ancien ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, Fidèle Dimou, avait annoncé l’engagement du gouvernement congolais à réviser les tarifs portuaires jugés exorbitants, ainsi que la convention d’exploitation de cette installation portuaire.
Le port de Brazzaville est désormais doté de deux grues polyvalentes de quarante tonnes et deux autres de six tonnes, qui ont accru la capacité opérationnelle du port et faciliter le trafic, notamment entre le Congo et ses deux voisins, la Centrafrique et la République démocratique du Congo. Les grues de quarante tonnes sont conçues pour manipuler des conteneurs de vingt à quarante pieds, des grumes et du sable. Elles sont installées sur un quai lourd avec une course de translation d’environ 200 m, elles peuvent se déplacer sur une distance de 160 m et sont équipées d’un système d’alimentation électrique.
À noter que l’ambitieuse stratégie de promotion des investissements en République du Congo s’inscrit dans le cadre des Projets d’appui au développement des entreprises et la compétitivité (Padec) et Projet d’appui au climat des investissements et à la gouvernance sectorielle forêt/bois(Pacigof), financés respectivement par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.