Bassin du Congo : renforcer la protection des réserves dans le Tri-national de la Sangha

Mercredi, Décembre 16, 2020 - 12:45

Les trois États concernés, le Congo, Cameroun et la République centrafricaine, vont bientôt durcir les conditions d’octroi des permis miniers dans les zones de conservation du Tri-national de la Sangha(TNS), en proie à la dégradation et au braconnage transfrontalier.

La quatrième session ordinaire du comité Tri-national de supervision et d’arbitrage des réserves de la Sangha s’est tenue à Kinshasa(RDC), le 9 décembre, en marge de la huitième réunion du Conseil directeur du partenariat pour les forêts du Bassin du Congo.

Les ministres de l’Économie forestière de ces trois pays de l’accord de coopération ont convenu de renforcer chacun au niveau de son pays, la collaboration intersectorielle avec d'autres administrations pour une meilleure prise en compte des enjeux de conservation de la biodiversité.

Ils ont fait état des difficultés rencontrées par leurs administrations sur le terrain avec le braconnage transfrontalier et la circulation des armes et munitions de guerre qui participent à la perte de la biodiversité, notamment des éléphants de forêt, pangolins et perroquets. Aussi ont-ils  admis l’incapacité de leurs États respectifs à mettre en œuvre les résolutions prises lors de la troisième session pour faire face à ces difficultés, en raison de la pandémie de Covid-19.

« Les ministres ont pris des résolutions suivantes: veiller à ce que le plan d'affectation des terres du TNS, adopté en 2010, soit intégré dans le plan directeur national d'affectation des terres en cours d'élaboration dans chacun ces pays; veiller à ce que l'octroi des permis miniers dans les zones de conservation soit fait en liaison avec les ministères en charge des Forêts et la faune », précise le communiqué final de la quatrième session ordinaire du comité Tri-national de supervision et d’arbitrage de la réserve.

Pour ce faire, ils vont associer leurs homologues en charge de la Sécurité , la défense et la Justice, en vue de mettre en place une plateforme de collaboration pour apporter un appui aux services de conservation, afin de limiter l'intrusion des braconniers transfrontaliers et la circulation illicite des armes et munitions de guerre dans la réserve.

Le comité TNS a, par ailleurs, encouragé les concessions forestières se trouvant dans la périphérie des aires protégées du segment centrafricain à s'engager dans le processus de certification, en vue de minimiser des menaces qu'elles représentent sur le site du « patrimoine mondial qu'est le TNS ».

Il faut noter que les ministres en charge des Forêts et la faune des trois Etats-parties de l’accord de coopération ont décidé de publier la liste des cinq membres du Comité scientifique tri-national au plus tard le 31 janvier 2021. La ministre congolaise de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, a été désignée présidente en exercice du Comité Tri national de supervision et d’arbitrage avec une feuille de route à mettre en œuvre durant son mandat de deux ans.

 

Fiacre Kombo
Légendes et crédits photo : 
Le parc Nouabalé-Ndoki, au nord Congo/DR
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