Présidentielle en RCA : des experts appellent à mettre fin aux discours de haine

Jeudi, Décembre 17, 2020 - 13:46

Alors que le pays organise bientôt des élections présidentielle et législatives, deux experts de l’ONU ont lancé un appel, le 16 décembre, interdisant les discours de haine.

Yao Agbetse, expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en RCA, et Solomon Ayele Dersso, président de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) et point focal de la Commission africaine pour la justice transitionnelle et la protection des droits de l'homme dans les situations de conflit ont publié conjointement un communiqué.

« Les tensions politiques, les manipulations, les fausses nouvelles et les discours de haine, y compris sur les réseaux sociaux, qui portent les germes de troubles et de violations des droits de l'homme, doivent être interdits », ont déclaré les deux experts.

Selon eux, le Haut conseil de la communication et les autres institutions concernées en RCA doivent être dotés des moyens nécessaires pour surveiller le scrutin, précisant que « les élections du 27 décembre en RCA représentent une nouvelle étape dans la consolidation des bases pour la restauration de l'autorité de l'Etat, la poursuite de la réconciliation et la construction de garanties de non-récurrence ». 

En outre, ils ont appelé à des élections « pacifiques, libres, équitables, inclusives et transparentes ». Ils demandent notamment à tous les acteurs à « se conformer à la décision de la Cour constitutionnelle sur la recevabilité des candidatures aux prochaines élections ».

 

Appel aux groupes armés

« Nous appelons également les groupes armés à s'abstenir d'entraver la tenue d'élections dans les territoires qu'ils continuent d'occuper », ont indiqué les experts Yao Agbetse et Solomon Ayele Dersso. « La libre circulation des candidats, des électeurs, des militants et des journalistes, ainsi que la circulation sans entrave du matériel électoral et du personnel des bureaux de vote sont essentielles pour la tenue d'élections pacifiques dans tout le pays », ont-t-ils ajouté.

Selon les deux experts, toute entrave ou tentative de déstabilisation du processus serait contraire aux engagements pris dans le cadre de l'Accord de paix de 2019 et les exposerait à des poursuites devant les tribunaux nationaux et internationaux. « Nos mécanismes appellent les groupes armés à cesser immédiatement les abus contre la population civile, y compris les femmes et les enfants, ainsi que les attaques contre les forces internationales et les travailleurs humanitaires », ont-ils précisé.

Les experts ont appelé les autorités centrafricaines à  poursuivre le dialogue et la concertation avant, pendant et après les élections pour rechercher un consensus. Ils ont exhorté également les autorités à garantir et préserver le droit de tous les Centrafricains à participer librement, par le biais de ces élections, à la conduite des affaires publiques de leur pays; protéger les droits fondamentaux, notamment les droits à la liberté de circulation, de réunion, d'association et d'expression, ainsi que l'égalité d'accès aux médias publics pour tous les candidats.

Autres demandes : s'abstenir de tout recours excessif et disproportionné à la force contre toute manifestation et, d'une manière générale, prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de tous ; s'abstenir de toute restriction d'accès aux réseaux Internet et aux médias sociaux; interdire les manipulations, les discours de haine et l'incitation à la violence, y compris sur les réseaux sociaux; veiller à ce que les gestes barrières soient dûment observés dans tous les bureaux de vote afin d'empêcher la propagation de la Covid-19.

Yvette Reine Nzaba
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