La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) invite les sociétés privées et publiques, les ménages et les petits épargnants de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), à souscrire à l’appel public à l’épargne pour financer le développement économique de leurs pays.
La période de souscription est prévue du 21 au 29 décembre prochain. Elle pourra être prorogée ou reduite après avis de la Commission de surveillance du marché financier d'Afrique centrale.
En outre, les fonds à mobiliser s’élèvent à 100 milliards FCFA, pour un taux d’intérêt fixé à 5,45% net sur une période allant de 2020 à 2027. « Vous pouvez être rassurés que ce n’est pas la trésorerie qui est la préoccupation de la BDEAC. Nous voulons, à travers cette opération, inculquer une nouvelle culture aux populations, leur faire comprendre qu’elles doivent participer au développement de leur pays », a indiqué le président de l’institution financière sous-régionale, Fortunato Ofa Mbo Nchama, lors du lancement de l’opération d’emprunt obligataire, le 22 décembre à Brazzaville.
« Ce placement sécurisé et liquide qui pourrait être interrompu à tout moment par le souscripteur revêt à la fois un caractère économique et stratégique, aussi bien pour la banque, les différents investisseurs que pour la communauté tout entière », a souligné le président de la BDEAC, relevant que le marché sous- régional constitue une véritable niche viable pour accéder aux ressources bon marché, en monnaie locale, sans aucun risque de perte de changes, ni de transfert.
Notons que le recours à l’épargne locale pour financer le développement social et économique des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale est une nouvelle stratégie optée par la banque pour développer la zone Cémac. Les fonds mobilisés serviront à financer les projets des secteurs public et privé ainsi que des projets intégrateurs prioritaires du Programme économique régional en monnaie locale. il s'agit notamment des secteurs de l'eau et de l'assainissement, de l'éducation, de l'énergie, des transports, de la santé, des télécommunicaions, etc.
Le consortium de sociétés de bourse agréées par la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (Cosumaf), à savoir Afriland Bourse et Investissement, Upline securities, Société générale capital securities-, a reçu le mandat de la BDEAC pour la structuration et le placement de l’emprunt obligataire.
Le Congo, grand bénéficiaire de l’emprunt obligataire
La BDEAC devra accorder 12 milliards de francs CFA en vue de financer les travaux de réhabilitation du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville et 6 milliards pour le projet d’installation d’une unité de fabrication, de conditionnement et d’emballage des produits pharmaceutiques à Ollombo, dans le département des Plateaux. « Le projet de renforcement du CHU-Brazzaville apportera une solution sanitaire efficace aux populations congolaises qui disposeront ainsi d’une structure plus fiable », indique la BDEAC.
En outre, le Congo va bénéficier des financements pour les chantiers de l’extension des activités industrielles du groupe Supermarket dans la zone portuaire de Pointe-Noire ; de la mise en place d’une ligne de crédit en faveur de la Banque postale du Congo ; du projet de construction d’une exploitation agricole cacaoyère et multicultures dans le département de la Sangha, etc.
Il faut souligner qu’en lançant cette opération d’emprunt obligataire par appel public à l’épargne, la première d’une série, la BDEAC veut se positionner comme principal acteur de développement de la sous-région.