Les participants au symposium sur le partenariat public-privé (PPP), qui s’est tenu les 21 et 22 décembre à Brazzaville, ont invité le gouvernement congolais à changer son modèle de financement des infrastructures publiques, afin de garantir leur durabilité et maîtriser l’endettement.
Les conférenciers, pour la plupart des membres des experts en développement, des financiers et des hommes d’affaires, ont souligné le rôle essentiel du PPP en tant que mécanisme innovant de financement et de développement dans un pays comme la République du Congo. L’urgence pour le Congo, à en croire ces experts, est de faire adopter la loi sur les partenariats publics-privés en vue d’encadrer l’implication des entreprises privées dans le financement des infrastructures.
L’un des défis que les autorités congolaises sont appelées à relever est celui d’établir un climat de confiance entre le public et les entreprises privées, estime le Français Michel Gonnet, président du groupe GB2A-Finance. Le Congo devrait donc mettre en place un dispositif institutionnel et stratégique de régulation des PPP ; de créer une caisse de dépôt et de consignation, comme instrument d’aide à la bonne décision publique.
Du côté des autorités, l’exemple qui est souvent pris est celui de la mise en concession de la Nationale 1, dont l’exploitation et l’entretien ont été confiés à La Congolaise des routes, une société franco-chinoise. C’est également le cas de la gestion par l’AERCO-Congo de trois aéroports internationaux (Maya-Maya, d’Agostinho-Neto de Pointe-Noire et d’Ollombo). Ce contrat de concession signé en 2011 pour 25 ans, selon le directeur Daniel Lefebvre, a l’avantage de former des cadres congolais et d'assurer le transfert de compétences dans ce domaine.
Il faut souligner que le symposium sur le PPP a été organisé par le Centre de prospective pour le développement (Ceprod), en partenariat avec le Club des PPP de Paris avec l’appui de l’ambassade de France au Congo. La rencontre a pour objet la réalisation des échanges avec les experts et la sensibilisation des acteurs publics à l’utilisation, aux intérêts et aux différents types de PPP marchands et non marchands auxquels peut recourir le gouvernement congolais afin de financer ses infrastructures.
Cette rencontre permettra aux participants de mieux appréhender les enjeux de cet outil et de contribuer à promulguer, instituer un cadre juridique pertinent et un cadre stratégique adapté. À travers ce symposium, le Ceprod entend contribuer au développement du Congo par la production des connaissances susceptibles d’aider les acteurs publics-privés à la prise de décisions rationnelles et efficaces relatives aux transformations positives de la société congolaise, a affirmé le président du Ceprod, Michel Ngakala.
À la clôture de la rencontre, la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, a réitéré l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre les recommandations du symposium.