Etats-Unis : le mandat de Donald Trump marqué par les accords de paix Israël-pays arabes et les tensions raciales

Samedi, Décembre 26, 2020 - 11:45

Si sous l’impulsion de l’actuel président américain sortant les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont normalisé leurs relations avec Israël – une percée incroyable saluée partout -, une majorité d’Américains considèrent que les relations raciales ont empiré depuis son élection. Et nombreux sont des observateurs qui pensent que la question des Noirs serait parmi celles qui l’ont empêché d’être reconduit à la Maison Blanche.

Donald Trump a eu le mérite d’intéresser les pays sus-évoqués et d'autres à s’engager dans la normalisation de leurs relations avec Israël. « D’autres accords sont en préparation. Nous en avons au moins cinq qui veulent venir (faire la paix) et nous en aurons d’autres bientôt », indique le milliardaire républicain sans citer les pays concernés.

De son côté, Jared Kushner, architecte du plan Trump pour le Moyen-Orient dénoncé par les Palestiniens, se réjouit du fait que la « vision puissante » de Donald Trump en matière de politique étrangère « a ouvert de nouvelles voies pour que les nations sortent de décennies d'instabilité et de crise » et annonce « une nouvelle ère de tolérance ». Assurant que le cercle de la paix va s’élargir, le gendre de l’ex magnat de l’immobilier se félicite de ce que Rabat s’est joint aux trois premiers pays pour normaliser ses relations avec Tel-Aviv. « Le Maroc a un rôle historique dans le rapprochement des peuples dans la région », ajoute-t-il.

A l’instar des promesses faites aux Etats ayant pris la résolution de faire définitivement la paix avec Israël, une déclaration tripartite (Etats-Unis-Maroc-Israël) évoque les engagements des uns et des autres dans le cadre des accords de coopération récemment paraphés avec les autorités marocaines: ouverture d'un consulat américain à Dakhla, (sud du Sahara occidental), aide américaine au développement de l'ancienne colonie espagnole, rétablissements de relations diplomatiques entre Israël et Maroc, développement de la coopération économique et ouverture de vols directs entre ces deux pays.

Exacerbation des tensions racistes sous l’administration Trump

Washington promet, par ailleurs, trois milliards de dollars de « soutien financier et technique à des projets d'investissement privés » au Maroc et en Afrique subsaharienne « en coordination avec des partenaires marocains ».

Concernant les relations Israël-pays arabes ou musulmans, Donald Trump clame haut et fort que ses prédécesseurs ont « échoué » sur cette question. Il en est de même pour la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, en décembre 2017, et le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv dans la ville sainte, le 14 mai 2018.

Donald Trump n’a pas eu seulement des hauts, mais aussi des bas durant son mandat, dont l’exacerbation des tensions racistes. En effet, l’espoir suscité par l’élection de Barack Obama en 2008 de voir advenir une société américaine post-raciale et des efforts qui ont été consentis en la matière semblent avoir été anéantis. En témoigne le déchainement de la haine raciale qui a marqué les quatre années de l’administration.

Pour tenter de faire face à ce ressentiment, le mouvement Black Lives Matter (les vies des Noirs comptent) continue de multiplier des manifestations à travers les Etats-Unis pour le dénoncer, mais Donald Trump a toujours refusé de condamner les attaques des suprémacistes blancs. Ce qui fait qu’à travers le pays, nombreux sont des Américains qui pensent que du groupuscule Identity Evropa (un groupe qui défend la préservation de « la culture blanche-américaine » et utilise des logos inspirés de l'imagerie nazie) à la nébuleuse Alt-Right de Richard Spencer, tous ces groupes soutiennent Donald Trump et sa politique.

« La rhétorique nationaliste (…) de Donald Trump a engendré, dès la première année de sa présidence, une hausse de près de 20% des crimes haineux visant les minorités raciales aux États-Unis », indique le FBI News, qui souligne que la ségrégation que le milliardaire républicain prône est « ancienne et protéiforme ».

 

 

Nestor N'Gampoula
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