Diplomatie : le Congo reste influent sur le continent

Lundi, Décembre 28, 2020 - 09:38

Lors de son traditionnel message sur l’état de la nation devant le Parlement réuni en congrès, le 23 décembre, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso, a fait le bilan des activités phares menées sur le plan diplomatique au cours de l’année 2020, nonobstant les changements organisationnels induits par la crise sanitaire de Covid-19.

«... En matière de politique étrangère, notre pays a déployé une intense activité diplomatique durant l’année qui s’achève », a déclaré le président de la République, Denis Sassou N'Guesso. 

Dans le cadre de la coopération entre le Congo et la Chine, le président de la République a évoqué la dixième session de la Commission mixte de coopération économique, commerciale et technique entre les deux pays, tenue du 28 au 29 octobre à Brazzaville par visioconférence. Cette réunion a permis, a-t-il indiqué, de « passer en revue les préoccupations qui sous-tendent les relations entre les deux pays ».

L’occasion a permis aux deux parties de procéder également à l’évaluation des conclusions de la session précédente et les résultats des visites d’Etat en Chine du président Denis Sassou N’Guesso ainsi que des progrès réalisés et difficultés rencontrées dans les dossiers de coopération d’intérêt commun.

Parmi les initiatives de paix et sécurité, Denis Sassou N’Guesso a cité le dossier libyen, dans lequel son pays est impliqué depuis des années, en assurant la présidence du Comité de Haut niveau de l’Union africaine. La participation du Congo à la conférence de Berlin sur la Libye, le 19 janvier dernier, en a été une parfaite illustration.

« Cette rencontre de haut niveau a permis de noter le rôle important joué par le Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye en faveur de la stabilisation, la réconciliation nationale, la paix, la sécurité et du dialogue politique inter-libyen », a précisé le président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, Denis Sassou N’Guesso.

Toujours dans le cadre de la recherche d’une issue favorable à la crise libyenne, le chef de l’Etat a évoqué la huitième réunion tenue le 30 janvier à Brazzaville et la première du groupe de contact de l’Union africaine, organisée le 12 mars à Oyo, dans le département de la Cuvette.

Par ailleurs, il estime que « la situation libyenne a évolué avec la signature, le 23 octobre à Genève (Suisse), d’un accord de cessez-le-feu entre les parties belligérantes, prélude à un forum inter-libyen devant déboucher sur l’organisation des élections générales dans ce pays frère ».

De nombreux défis à relever au sein de la CEEAC

En sa qualité de président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), Denis Sassou N’Guesso a relevé l’importance de l’intégration sous-régionale, en rappelant la participation du Congo à la 18e  session de la CEEAC, organisée le 27 novembre à Libreville, au Gabon, et à l’issue de laquelle il a été investi dans ses nouvelles fonctions.

Au cours de ce nouveau mandat à la tête de la communauté sous-régionale, le chef de l’Etat congolais est appelé à mettre en place des mécanismes qui devront permettre de relever deux défis majeurs, à savoir la crise économique liée à la baisse drastique du prix des matières premières et la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19. En homme de défis, le président n’est pas à son premier challenge, puisqu’il a déjà conduit des reformes qui ont abouti à la nouvelle structuration de la CEEAC.

Au sujet de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine(Zlécaf), le Congo qui a pris part, le 5 décembre, par visioconférence à la 13e session extraordinaire de l’Union africaine affiche son optimisme. « Notre pays, qui assure désormais la présidence en exercice de la CEEAC entend poursuivre les réformes institutionnelles en cours et impulser l’intégration physique régionale, en s’appuyant sur des projets d’envergure communautaire », a assuré le président de la République.

« Pour les dix prochaines années, le Congo a élaboré sa stratégie d’action au sein de la Zone de libre-échange continentale africaine », a réitéré Denis Sassou N’Guesso.

En effet, la Zlécaf vise, entre autres, à accroître le volume des échanges des biens et des services commerciaux régionaux et à renforcer la production et la compétitivité en matière de commerce. Le démarrage des échanges commerciaux sera effectif à partir de janvier 2021.

Intenses activités au plan multilatéral

Les activités menées au niveau multilatéral  se sont focalisées, entre autres, sur la  participation du Congo les 18 et 19 mai à la 73e Assemblée mondiale de la santé; sur le premier sommet extraordinaire intersession des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation des pays d’Afrique, des Caraïbes et du pacifique, tenu le 3 juin ; et sur la 75e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, en septembre.

La célébration, en octobre dernier, du quatre vingtième anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940 et du Manifeste de Brazzaville n’est pas passée sous silence. L’événement a connu la participation des chefs d’Etat du Tchad, de la Centrafrique et la République démocratique du Congo, des chefs de gouvernement d’autres pays et plusieurs invités de marque.

« Ce retour sur l’histoire commune de la France avec les territoires de l’ancienne Afrique équatoriale, durant la Deuxième Guerre mondiale, a offert l’opportunité de magnifier les sacrifices des peuples africains qui ont versé de leur sang pour la France Libre et dans la lutte contre le nazisme », a indiqué le chef de l’Etat congolais.

Il convient de retenir qu’au cours des rencontres ayant marqué les différentes manifestations liées à la commémoration du quatre vingtième anniversaire de la venue du général de Gaulle à Brazzaville, les observateurs ont été frappés par l’attention que les hautes autorités de l’Afrique centrale lui ont apportée.

Yvette Reine Nzaba
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