La nomination de Nickolay Mladenov pour la Libye intervient après deux rejets de candidatures africaines par les Etats-Unis.
La candidature de Nickolay Mladenov, comme émissaire de l'Organisation des Nations unies(ONU) pour la Libye, est intervenue après l'accord du Conseil de sécurité. Présenti à ce poste depuis septembre 2020, il devient officiellement le responsable, dix mois après la démission de Ghassam Salamé pour des raisons sanitaires; peut-être aussi "fatigué par le jeu d'influence qui se joue, sans fin, dans les sables libyens".
Ce dernier avait été nommé en juin 2017, comme représentant spécial et chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye. L'Américaine Stéphanie Williams avait depuis assuré l’intérim.
Agé de 48 ans et originaire de Bulgarie, Nickolay Mladenov était émissaire spécial pour le processus de paix au Proche-Orient, depuis 2015. Avant le Proche-Orient, il a été ministre des Affaires étrangères et de la Défense en Bulgarie. Cette nomination intervient après deux refus de candidatures africaines par les Etats-Unis qui ont imposé à leurs partenaires une nouvelle structure hiérarchique onusienne en Libye, avec un émissaire secondé par un coordinateur.
Le poste de coordinateur devrait échoir à un Africain. Le continent ayant réclamé, sans succès, l'attribution de la fonction d'émissaire à un ressortissant d' Afrique.
En mai dernier, les Etats-Unis avaient décidé de bloquer les candidatures de deux anciens ministres des Affaires étrangères, celle de l'Algérien Ramtane Lamamara et de la Ghanéenne Hanna Serwaa Tetteh.
Nickolay Mladenov hérite un pays ravagé par des années de violences, après la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, et déchiré depuis 2015 entre deux autorités rivales qui se disputent le pouvoir: le Gouvernement d'union nationale, reconnu par l'ONU, basé à Tripoli, et celui incarné par le maréchal Khalifa Haftar installé à l'Est, soutenu par une partie du Parlement libyen.
En octobre, à Genève, sous l'égide des Nations unies, les belligérants étaient parvenus à un accord de cessez-le-feu. Et pour reconstruire le pays, une feuille de route devant conduire à des élections , dans les dix-huit mois, a été définie en novembre.