Leur nombre est passé de 59 à 65 % des sociétés privées entre novembre et décembre 2020. Il s’agit des chiffres alarmants d’une enquête menée conjointement par Élan RDC et la Fédération des entreprises du Congo sur l’impact négatif de la crise sanitaire dans le secteur privé.
Les sociétés étaient plus nombreuses à parler de véritable dégringolade de leurs revenus mensuels en une période très courte. En effet, elles étaient 65 % en décembre 2020 contre 59 % un mois auparavant, soit une hausse de 10 % en quelques semaines. Au sujet de la seconde enquête, elle s’est achevée entre le 7 et 18 décembre 2020. Par ailleurs, d’autres chiffres viennent ainsi confirmer un véritable état de malaise du secteur privé : 24 % d’entreprises ne pourront plus assurer le prochain remboursement mensuel des dettes, 65 % projettent des retards ou perturbations de la chaîne d’approvisionnement, etc. Au niveau de l’impact par localisation géographique, Kinshasa reste la ville la plus touchée de la RDC, avec plus de 90 % des entreprises qui font état d’une baisse drastique de leurs revenus. Un mois auparavant, en novembre, elles n’étaient que 62 %.
Quant à la reprise économique, elle reste encore à ce stade bien dubitative. Les experts mettent en garde sur l’effet particulièrement désastreux de la deuxième vague qui pourrait, renchérissent-ils, « faire dérailler une reprise économique déjà fragile ». En effet, la situation est loin d’être confortable, car la plupart des entreprises touchées enregistrent des nouvelles pertes d’emplois et une réduction de leurs investissements au cours de cette deuxième vague. Le quart des entreprises emploie moins en contrat à durée déterminée, et le tiers des moyennes et grandes entreprises a réduit considérablement ses dépenses d’investissement. Comme l’on pouvait s’y attendre, près de 40 % des entreprises auront bien besoin d’une aide publique pour faire face aux effets de la crise. Mais à ce stade, seulement 2 % ont bénéficié d’un tel soutien.
Le secteur agricole frappé
Dans la foulée de la publication de l’enquête, le cas d’une entreprise n’est pas passé inaperçu. Il s’agit de l’Entreprise générale d’alimentation et de logistique (Égal) qui vient de fermer ses activités agricoles dans la vallée de Kanga, au Kongo central. Officiellement, la direction de cette entreprise parle de nombreux blocages et difficultés de certaines activités essentielles à sa survie, principalement la pêche et l’importation. « Ces activités sont pourvoyeuses de financement du projet agricole dont le retour sur investissement n’est pas en réalité envisageable avant la cinquième année d’exploitation », a expliqué Franck Tshibangu.
Une affaire qui a vite pris une tournure politique aux récentes révélations de Jean-Jacques Lumumba. Ancien employé de la banque BGFI vivant aujourd’hui en exil à la suite de cette affaire, il avait affirmé avoir reçu sur un compte bancaire de sa banque le montant de 42 millions de dollars américains US de la part de la Banque centrale du Congo (BCC). Une opération totalement illégale car la BCC ne peut intervenir en faveur d’une société privée, a-t-il renchéri. Même sa banque a accordé un prêt sans soubassement à cette société qui avait des liens avec des figures marquantes de l’ancien régime. Puis, une grande partie de l’argent octroyé a pris une toute autre direction, a-t-il affirmé. Affaire à suivre.