Alors que les pays à revenu élevé commencent à déployer les vaccins contre la Covid-19, on craint de plus en plus que des milliards de personnes ne reçoivent pas de vaccin cette année. Ce qui expose la communauté internationale au risque de prolonger la pandémie et ses effets dévastateurs, prévient l'International Rescue Committee (IRC).
Qui dit pénuries de vaccins Covid-19 signifient que la grande majorité des personnes dans les pays à faible revenu ne pourront pas accéder à un vaccin Covid-19 en 2021 et peut-être pour plusieurs années à venir. C'est un résultat affligeant. Covax, (l'initiative mondiale visant à assurer un accès rapide et équitable aux vaccins Covid-19 pour tous les pays) vise à changer cette réalité. Elle a conclu des accords au nom des 190 économies participantes pour rendre disponibles 2 milliards de doses de vaccin d'ici la fin de 2021.
Le « nationalisme vaccinal » des pays riches
Des efforts de production actuels déjà obligatoires pour les pays à revenu élevé laissent une capacité limitée pour produire suffisamment de doses pour atteindre l'objectif déclaré de Covax de 20% de la population dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, selon l'IRC. Ce qui aurait été encore aggravé par un certain «nationalisme vaccinal », selon lequel des pays plus riches tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et d'autres ont acheté suffisamment de doses pour leurs populations, et parfois pour un double vaccin. La pandémie et ses répliques, cependant, ne prendront fin que lorsque tout le monde sera pris en compte et pourra être vacciné, rappelle l'IRC. Ceci nécessite, selon l'Institut, une distribution équitable des vaccins dans les pays à revenu élevé et à faible revenu, et d'un accès adéquat aux systèmes de santé.
Comme bon nombre de ces populations peuvent être mobiles, des risques supplémentaires de propagation de Covid-19 se produiront certainement à moins qu'ils ne soient inclus dans les efforts de vaccination. Pour s'assurer que personne n'est laissé pour compte, des investissements doivent être faits immédiatement pour renforcer les systèmes de santé. Ce qui comprend le renforcement des chaînes d'approvisionnement, l'allocation de financements durables et adéquats et l'autonomisation des agents de santé et communautaires. Pour y arriver, les pays à revenu élevé devraient augmenter leurs investissements à la fois dans la Facilité Covax et dans l'aide humanitaire, qui reste tout aussi essentielle, compte tenu notamment de la gravité des impacts secondaires de Covid-19.
L'IRC exhorte la nouvelle administration du président américain Joe Biden à engager 20 milliards de dollars d'aide pour lutter contre la Covid-19 dans le monde et partager l'excédent de Covid-19 déjà acheté par le pays. Les gouvernements à revenu élevé ont également la possibilité de partager la technologie, le savoir-faire et la propriété intellectuelle liés aux coronavirus, afin que d'autres pays puissent fabriquer ces vaccins vitaux dans leurs propres installations. En tant que bien public mondial, les vaccins Covid-19 devraient être rendus abordables pour les pays à faible revenu et distribués d'une manière équitable qui donne la priorité aux agents de santé de première ligne et aux populations à haut risque, y compris les réfugiés et les communautés déplacées.
Enfin, le renforcement de l'offre et de la disponibilité des vaccins doit s'accompagner des efforts visant à accroître la demande de vaccins. Chaque campagne doit viser à créer la confiance et impliquer les communautés locales dans les processus de planification, insiste l'IRC : « La pandémie et ses répliques ... ne s'arrêteront pas tant que tout le monde ne sera pas pris en compte et pourra se faire vacciner ». D'autres préoccupations subistent : par exemple la chambre froide, pour les vaccins Pfizer-BioNTech, et Moderna, peu suceptibles d'être utilisés dans des contextes fragiles en raison de sa dépendance à la technologie de la chaîne ultra-froide, nécessitent des investissements accrus pour renforcer les systèmes de santé et les chaînes d'approvisionnement.