Francis Bebey figure au palmarès des plus grands guitaristes de ce monde. Ecrivain, musicien concertiste, il a sillonné le globe pour répandre la culture africaine dont il a été le digne héritier. Sa chanson « Fleur Tropicale » sortie en 1976, dévoile ses talents de narrateur.
Paru en format 33 tours, sous la référence OZIL 76.3303, ce disque autoproduit par l’artiste sous son propre label OZILEKA, distribué par SONODISC, reçoit le prix jeune chanson 1977, décerné par la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeur de musique).
Dans la chanson « Fleur Tropicale », le son de la guitare sèche, sur lequel sont superposées les sonorités de la sanza, de la flûte et de l’accordéon, sert de canevas rythmique. Francis Bebey introduit cette mélopée par un conte en langue douala à l’instar d’un griot. Il altère entre le douala et le français pour une bonne compréhension de son large public. Le mélange de ses deux langues traduit également la vision de l’artiste de faire une musique de variété. « Je n’aime pas me sentir dans une musique. La vie est tellement vaste, or je considère la musique comme elle », déclarait-il.
Cette œuvre musicale évoque le retour d’un homme qui, après une longue période passée loin de sa terre natale, retrouve son amour qu’il appelle « Fleur Tropicale ». Le vocable « Fleur » symbolise la femme. Il faut, cependant, rappeler que le Cameroun, pays dont Francis Bebey est originaire est doté d’une forêt tropicale dans sa partie australe. Cela indique que l’auteur puise son inspiration dans la tradition de son pays.
Le sentiment qu’éprouve l’homme en voyant sa dulcinée est exprimé en ces termes : « Oui je reviens au pays, Fleur Tropicale, finie l’aventure à travers le monde. Et c’est toi que je revois en rentrant dans ma maison. Tu sais, le soleil brûlant de la savane n’a pas flétri tes pétales. Et je retrouve ton parfum sauvage et enivrant d’autrefois, oui, oui, oui, oui. Ah c’est si bon d’être à nouveau près de toi, Fleur Tropicale. Ah c’est si bon d’être à nouveau près de toi, Fleur tropicale. Toi plus belle que jamais, plus belle que jamais, oui, oui, oui, oui, Fleur Tropicale ».
Artiste pluridisciplinaire stricto sensu, Francis Bebey reste à ce jour parmi les pionniers de la world musique. Il est né le 15 juillet 1929 à Akwa, Douala au Cameroun. A Paris où sa gloire est née, il a connu une brillante carrière couronnée de plusieurs distinctions honorifiques, notamment le Grand prix littéraire de l’Afrique noire pour son roman « Le fils d’Agatha Moudio », paru en1967. Il a occupé le poste de chef du département musique à l’Unesco. De 1968 à 1996, il a signé près de 25 albums et a publié environ 9 livres de 1963 à 1994. Il a composé plusieurs musiques des films. Il est décédé le 28 mai 2001 en France. Il affirmait : « le musicien est avant tout un chercheur ».