Opération Barkhane : quel sera l'engagement du Pentagone au Sahel?

Vendredi, Janvier 29, 2021 - 14:05

La ministre française des Armées a Florence Parly s'est entretenue avec son homologue américain Lloyd Austin, 67 ans, premier Afro-américain à occuper ce poste, sur la situation au Sahel.

Lors de l'entretien entre Florence Parly et Lloyd Austin, a été évoqué entre autres, le soutien américain à l'opération contre le djihadisme au Sahel. Lloyd Austin n'a pas pris d'engagement sur le soutien des Etats-Unis dans la région. « Le ministre américain de la Défense a discuté avec Florence Parly de la sécurité et la stabilité en Afrique, du besoin d'une vigilance permanente face au terrorisme et à la pandémie » de Covid-19, a déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone.

Lors de sa nomination au Pentagone, Lloyd Austin s'était engagé à faire de la pandémie de Covid-19 sa première priorité. Il avait indiqué aux élus qu'il avait l'intention de réexaminer les retraits des militaires d'Allemagne et de Somalie, voulus par le président sortant Donald Trump, mais il a soutenu le retrait d'Afghanistan.

Concernant l'opération Barkhane, « le ministre n'a pris aucun engagement dans un sens ou dans un autre, mais il a évidemment exprimé sa reconnaissance pour le travail que la France accomplit en termes de lutte de contre le terrorisme», a ajouté John Kirdy au cours d'un point de presse. Les échanges ont porté également sur la situation en Irak, en Afghanistan, au Moyen-Orient en général, selon le porte-parole, soulignant qu'une semaine à peine après son arrivée à la tête du Pentagone, Lloyd Austin voulait « examiner l'ensemble de la posture militaire (des Etats-Unis) dans le monde avant de prendre des décisions spécifiques ».

Le Pentagone fournit à Barkhane ses capacités de renseignement et de surveillance, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an. L'administration de Donald Trump avait prévenu il y a un an, que Washington entendait réduire sa présence en Afrique, prenant de court Paris.

Quelque 100 000 soldats français ont servi tour à tour au Sahel depuis 2013. « Leurs succès militaires, remarquables, ont été durement obtenus, toujours par leur sueur, parfois par leur sang. Ces efforts et ces sacrifices méritent plus d’égards qu’une phrase rituelle au début de chaque débat audiovisuel sur l’issue de l’opération Barkhane », a souligné le colonel Raphaël Bernard, représentant du commandant de la force Barkhane à Gao.

« La fin de l’année 2020 a rappelé à l’opinion publique toute l’âpreté de la guerre que les soldats français poursuivent au Sahel depuis huit ans. L’émotion légitime face à nos cinq soldats tombés si loin, l’incrédulité devant les objectifs politiques et sécuritaires de cet engagement et le jeu d’opposition politique ne doivent pas aboutir au raccourci qu’un retrait rapide des troupes françaises est nécessaire sous prétexte que l’action militaire aurait failli. Car le terrain infirme cette analyse. Trop méconnus dans leur cohérence d’ensemble, les résultats de "Serval" (2013-2014) puis de "Barkhane" (2014 à aujourd’hui) sont bien probants », a-t-il rappelé.

Noël Ndong
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