IDE mondiaux : une baisse de quarante-deux pour cent en 2020

Samedi, Janvier 30, 2021 - 16:15

Le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) évoque une année sombre suite à la pandémie de Covid-19. Entre 2019 et 2020, les investissements directs étrangers ou IDE sont passés de 1 500 milliards de dollars américains à 859 milliards. Pour la RDC, l’organisation onusienne notait déjà en juin 2020 une diminution des flux de 9 %, à 1,5 milliard de dollars.    

Les investissements directs étrangers sont en chute libre, indique la Cnuced dans son dernier rapport publié il y a quelques jours. La raison de ce déclin est principalement la crise mondiale engendrée par la pandémie de Covid-19. Si l’on estime la baisse à 42 % l’an dernier, la situation ne devrait pas s’améliorer cette année, au risque même de retarder toute reprise économique. « C’est le niveau le plus bas des 25 dernières années », constate le directeur de la division de l’investissement et des entreprises à la Cnuced, James Zhan. Il serait même de 30 % en dessous du niveau atteint lors de la crise financière internationale de 2009.

Inégalités

La crise sanitaire se répercute différemment selon les régions du monde. Les flux financiers vers l’Europe par exemple ont diminué des deux tiers, passant de 373 milliards de dollars à 110 milliards de dollars, rapporte la Cnuced. Au moins 17 pays européens, dont l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche et la France, ont enregistré cette baisse. Paradoxalement, la Suède et l’Espagne semblent en avoir tiré profit, avec un doublement des investissements pour le premier pays et une hausse de plus de 50 % pour le second. Il faut signaler également une baisse de 49 % aux États-Unis d’Amérique, l’un des pays les plus frappés par la pandémie.

Par ailleurs, la même tendance baissière est signalée en Russie et dans les pays en développement. Toutefois, le recul a été assez faible dans le deuxième groupe, c’est-à-dire les pays en développement. Globalement, l’on parle d’à peine – 12 % pour un montant estimé à 616 milliards. L’Inde (+ 13 % d’IDE) et la Chine (+ 4 % d’IDE) ont résisté à la crise économique liée à la pandémie de Covid-19.  Pour le reste, les flux d’investissements étaient également en baisse de l’ordre de – 37 % en Amérique Latine et dans les Caraïbes.

L’on en vient maintenant à parler de l’Afrique qui a enregistré elle aussi une baisse de 18 %, à en croire le rapport de la Cnuced, soit 38 milliards de dollars en 2020 alors que les IDE s’établissaient à 46 milliards en 2019. « L’impact négatif de la pandémie sur les IDE a été amplifié par la faiblesse des prix et de la demande des matières premières », peut-on lire. Toutefois, comme pour l’Europe, le cas du Sénégal est cité en exemple pour la hausse de 39 % des flux d’entrée d’IDE en 2020. Le secteur énergétique sénégalais a permis au pays de mieux résister.

Incertitude en 2021

La tendance baissière pourrait ainsi se consolider au cours de cette année en raison d’un risque de nouvel effondrement qui décalerait toute reprise durable en 2022. En effet, la Cnuced annonce des flux d’IDE faibles en 2021. L’agence onusienne estime la baisse dans la fourchette de - 5 % à - 10 % par rapport à l’année dernière. « Selon moi, le déclin des IDE mondiaux atteindra son point le plus bas en 2021, et la vraie reprise va démarrer en 2022 », poursuit Zhan. Pour l’heure, il continuera à se poser des problèmes au niveau de l’évolution de certains paramètres déterminants comme l’ampleur de la deuxième vague, le rythme de déploiement des programmes de vaccination et des mesures de soutien économique ainsi que la fragilité du cadre macro-économique. Nous y reviendrons.  

Laurent Essolomwa
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