Lire ou relire : L’œuvre des missionnaires catholiques dans l’éducation au Congo (1880-1965)

Vendredi, Février 5, 2021 - 13:17

Sous la direction d’Emilienne Raoul, cette étude publiée en septembre 2020 à L’Harmattan (Paris) est l’œuvre collective de vingt-neuf universitaires. Elle rend compte de la colossale activité éducationnelle menée par les prêtres, frères et sœurs religieux catholiques au Congo pendant la colonisation jusqu’à la nationalisation de l’éducation en 1965.

1880 à 1965 représente, pour beaucoup d’observateurs, la période d’or de l’éducation au Congo-Brazzaville. En raison de sa doctrine sociale qui vise le relèvement de tout homme et son mieux-être, l’église catholique s’est rendue disponible pour aider la nation congolaise naissante dans l’érection des écoles et la formation éducative du peuple, selon les attentes de la société et l’éthique chrétienne.

Au bénéfice d’un colloque sur l’éducation en terre congolaise, organisé par les instances dirigeantes de l’église catholique au Congo, en partenariat avec l’Université Marien-Ngouabi, cet ouvrage a été élaboré en guise de bilan de ces travaux de haute portée scientifique.

Quatre thématiques majeures ont inspiré les différentes interventions qui composent ce volume de quatre-cent-soixante-seize pages : « Contexte, histoire et figures de l’évangélisation catholique au Congo et en Afrique centrale (1880-1965) » ; « Colonisation, évangélisation et contacts interculturels » ; « Géographie et impacts locaux de l’évangélisation dans le domaine de l’éducation » ; et « Education catholique et formation, doctrines, processus et héritages ».

Les acteurs de cette immense œuvre d’éducation ont été principalement les religieux spiritains, jésuites, marianistes, gabriélistes, les sœurs de Javouhey, etc. Seulement, une certaine opinion moins renseignée a rendu ces nobles ouvriers sociaux complices du colonialiste. Ce que tente de démentir le Pr Dominique Ngoïe-Ngalla dans son étude inauguratrice intitulée « Sacrés missionnaires ! la dette du Congo ». La plupart des intervenants démontrent également les bienfaits de l’aide éducative de l’église catholique au Congo. Une aide dont les fruits ont favorisé un bon climat moral dans la société et dans l’administration. Ayant servi aussi de paravent contre la pérennisation de la colonisation avec l’émergence des élites locales dévoués et responsables.

Le vent du communisme athée mal assimilé qui a poussé l’élite politique à réquisitionner les écoles catholiques a freiné un grand élan de formation d’une ressource humaine de qualité sur le territoire national. Beaucoup d’antivaleurs se sont accrues dès lors, aussi bien dans le milieu scolaire que dans la société en général, constatent en effet les anthropologues et autres experts dans leurs analyses. Aussi souhaitent-ils que l’Etat rétrocède les structures scolaires à l’église en soutenant ce généreux partenaire historique, dans la noble mission de formation morale, intellectuelle et professionnelle des citoyens congolais.

A propos des universitaires locaux et étrangers qui ont participé à l’élaboration de cet ouvrage collectif, on note indistinctement, Armand Brice Ibombo, Dreid Miché Kodia Manckessi, André-Patient Bokiba, Marcel Ipari, Scholastique Dianzinga, Simplice Ayangma Bonoho, Rémy Bazenguissa-Nganga, Rufin Didzambou, Joachim Goma-Thethet, Valentin Kapambu Ntumba, Etanislas Ngodi, Célestin Niama, Lucien Niangui-Goma, Jean-François Owayé, Zéphirin Sah, Régine Tchikaya-Oboa, Jean Félix Yekoka, Patrice Yengo, Raymond Menga-Poaty, Antomella Kornégie Atipo, Emilienne Raoul, Dominique Ngoïe-Ngalla, etc.     

Aubin Banzouzi
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Photo: Couverture du livre
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