Démograhie : en 2050, la population mondiale sera de 10 milliards d'individus

Jeudi, Février 4, 2021 - 12:45

En 2050, la planète devrait être peuplée de 10 milliards d'habitants, mais la plus forte croissance viendra d'Afrique. Selon certains chercheurs et militants écologistes, la population sera importante pour ne pas gaspiller des ressources, favoriser de nouvelles pandémies et se nourrir. Ce qui invite à de multiples interrogations.

Faudrait-il arrêter de faire des enfants ?

Selon certains démographes, il n’est pas certain que nous demeurerons toujours aussi nombreux. Face à la crise écologique, certains plaident en faveur d’une décroissance de la population. L'idée qui court est que la surpopulation future ne pourra que favoriser les guerres, les famines, le manque d’eau et surtout, la destruction de l’environnement.

2050 : entre croissance et décélération

Le démographe français, Gilles Pison, de l'Institut national d'études démographiques explique qu'il y a 2000 ans, le monde comptait 250 millions d'âmes. Le nombre d'habitants n'a pratiquement pas augmenté jusqu'en 1800, avant que les chiffres grimprent en flèche, entre 1800 et 2000, période au cours de laquelle la population européenne va se multiplier par quatre. Gilles Pison attribue ce changement au fait qu' « autrefois, les familles faisaient six enfants en moyenne, mais la moitié mourrait en bas âge, la population n’augmentait donc pas ».

Avec le progrès technique, la découverte des vaccins, la mortalité des enfants a baissé et un « excédent des naissances » sur les décès est apparu. « Les gens se sont rendu compte que les enfants avaient un coût, alors ils ont limité les naissances à deux enfants par couple », observe-t-il.

Un nouvel équilibre va apparaître, en Europe, en Amérique et en Asie. Seule l’Afrique connaît une transition démographique « un peu plus tardive », mais d’après ce démographe, « elle finira, elle aussi, par rejoindre l’équilibre ».

En 2021, la population mondiale est de 7,8 milliards, soit 6 milliards de plus qu'il y a un siècle. Les naissances sont trois fois plus nombreuses que les décès, on vit de plus en plus longtemps et la population ne cesse d'augmenter. Soit 80 millions d’habitants de plus par an, dont 220 000 personnes supplémentaires par jour. Une croissance due en raison de l’excédent des naissances sur les décès. Gilles Pison souligne que la mortalité continuera à baisser avec les progrès médicaux et socio-économiques. « Mais le rythme de cet accroissement a tendance à décélérer. La croissance démographique est deux fois moins importante aujourd’hui qu’il y a 30 ans. Et elle devrait continuer de diminuer durant les prochaines décennies », assure-t-il.

Les causes de la décélération

Les parents seraient responsables de la décélération. « Ils souhaitent, partout sur la planète, que leurs enfants aient ''une vie de qualité''… Ce qui nécessite, selon le démographe, d’investir pleinement dans leur réussite future. La mortalité infantile ne frappe plus à tout moment comme autrefois. Le désir de porter ses efforts sur un ou deux enfants plutôt que sur six est plus important. Et se répand partout sur terre ». En moyenne, dans le monde, les femmes donnent naissance à 2, 4 enfants, contre 5 en 1950. L’ère des “familles de petite taille” ne ferait donc que commencer, poursuit-il.

Pourtant, paradoxalement, la population augmentera tout de même ces 30 prochaines années. Selon les dernières projections pour la population mondiale de l'ONU, notre planète devrait être peuplée en 2050 par 9,8 milliards d’êtres humains, en moyenne, ajoute-t-il. En fait, les 2 milliards de personnes supplémentaires viendraient en majorité des pays où un « reliquat de croissance démographique » demeure, selon Gilles Pison. Autrement dit, où « l’excédent des naissances » sur les décès et le « mouvement de réduction de la fécondité » ont débuté plus tard qu’en Europe, qu’en Asie et qu’en Amérique. Notamment en Afrique, où le rythme de la croissance démographique n’est pas le même.

Noël Ndong
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