Rassemblement de jeunes artistes militant pour une société consciente et bienfaitrice, « Les fous de la ville » passent par le théâtre pour toucher toutes les couches de la population. Leurs spectacles, mêlant dérisions et fous rires, sont de véritables moments d’enseignement.
« Le théâtre pour éduquer » pourrait définir le crédo de la troupe « Les fous de la ville », qui au départ se nommait « Les inconnus ». Créé en 2016 par Aldin Dikas, ce collectif se veut être un canal de conscientisation et de moralisation de la société à travers ses sketchs. En tant que révoltés, ils ont préféré s’appeler et quelques fois se déguiser en « Fous » car seuls les malades mentaux ont la possibilité et la facilité d’exprimer leur ressenti sans qu’on ne leur en tienne rigueur.
« Quand nous passons dans la rue et que nous voyons un fou en train de s’exprimer, on a tendance à ne pas y prêter attention sous prétexte qu’il serait en plein délire. Or, ce n’est pas toujours le cas. En s’intéressant à leur moment de soi-disant délire, on peut tirer une leçon de vie », en pense le responsable de la troupe théâtrale.
A ce jour, la troupe est constituée de six membres, à savoir : Aldin Dikas, Gastrey Dzoua-Mbani, Joël Mampouya, Daly Cardinal, Chaldi Kinzonzi et Raïssa. Dans ses sketchs, le collectif s’intéresse à de nombreux faits de société afin de se rapprocher du vécu et plus particulièrement du quotidien des Congolais. Les principaux thèmes abordés sont notamment : la religion, la politique, la liberté, l’épanouissement, la place de la femme, les conflits conjugaux, les violences basées sur le genre, la justice, le sens de la responsabilité, la corruption, le chômage…
Après un premier spectacle cadrant avec les festivités de la Journée internationale des droits de la femme en 2018 et un autre déroulé la même année sur la lâcheté des hommes, « Les fous de la ville » s’étaient récemment produits en spectacle aux ateliers Sahm. Intitulé « La bière et la bible », ce sketch est une invite à la prise de conscience que sur terre, chaque Homme est unique et chacun est né pour une mission précise. Et dans cette diversité, chacun doit demeurer à sa place sans abuser du pouvoir qui lui est assigné car inverser les choses engendre un véritable malaise dans la société. La troupe prévoit, dans un avenir proche, de jouer ce spectacle à Lubumbashi, en République démocratique du Congo et à Douala, au Cameroun.
En dépit de la crise sanitaire du Covid-19 qui a considérablement impacté le secteur culturel, la troupe reste focalisée sur sa vision et le travail bien fait. « Chez moi, l’hôpital de base » est le titre de leur prochain spectacle. Celui-ci dénonce le manque de pédagogie et le non-respect du serment d’Hippocrate dont font montre certains médecins et infirmiers dans les hôpitaux congolais.
Pour Aldin Dikas, le but de leurs sketchs c’est vraiment de permettre aux adultes comme aux jeunes de prendre conscience des maux qui minent leur existence en société. Il estime d’ailleurs que le mal qui s’inflige à l’homme n’est causé que par l’homme et donc c’est à lui de changer la donne pour que la joie, la paix et l’harmonie y règnent.