C'est par message vidéo, parvenu au 34e sommet de l'Union africaine (UE) le week-end que le président américain s'est manifesté en vue d'une reprise de dialogue avec l'organisation contientale dans « un respect mutuel ».
C'est au lendemain de son discours de politique étrangère que le président américain, Joe Biden, a déclaré que son administration « s'est engagée à reconstruire les partenariats dans le monde et à renouer avec les institutions internationales, comme l'Union africaine ». C'est en fait un message de rupture radicale avec son prédécesseur Donald Trump. Ce dernier portait peu d'intérêt à l'Afrique. Le nouveau locataire de la Maison-Blanche a exprimé sa volonté de « pratiquer une diplomatie cohérente à long terme en connection avec l'UA, pour résoudre les conflits qui coûtent des vies sur tout le continent africain ».
Ajoutant que:« Nous devons tous travailler ensemble pour promouvoir notre vision commune d'un avenir meilleur, un avenir de commerce et d'investissements croissants, qui favorise la prospérité pour toutes nos nations, la vie dans la paix et la sécurité pour tous nos citoyens ».
Pour Marissa Scott-Torres, porte-parole du Département d'Etat américain, même s'il n' y a "pas de normes très concrètes pour le moment, mais nous savons que dans la politique extérieure de Joe Biden, on a un accent sur la stratégie pour l'Afrique (...) Ils sont en train de concrétiser la stratégie et nous n'avons pas encore le sous-secrétaire d'Etat pour l'Afrique", affirmant qu'il y aura « continuité avec ce que l'ancien président, Barack Obama, a fait", tout en reconnaissant « qu'il y a déjà quelques problèmes, des relations tendues avec quelques pays », sans toutefois les citer.
Elle a également souligné la parfait maîtrise du français du secrétaire d'Etat, Antony Blinken, qui « va utiliser cette maîtrise [du français] pour communiquer le but des Etats-Unis en Afrique et aussi pour améliorer des relations avec tous les pays du continent ».
Les défis majeurs de Joe Biden : la Santé, la sécurité et le climat
Joe Biden a énuméré les principaux défis à relever en Afrique, sur le plan sécuritaire, sanitaire, politique, environnemental ou économique : « Nous devons également faire face aux graves défis auxquels nous sommes confrontés, notamment investir davantage dans la santé mondiale, vaincre la covid-19, travailler pour répondre aux futures crises sanitaires en établissant des partenariats avec le CDC Afrique et d'autres institutions au service de la sécurité sanitaire ». Il a souligné son intention de "relever les ambitions climatiques communes et faire en sorte que les pays en développement puissent réduire les impacts climatiques qui causent déjà des souffrances ».
Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de promouvoir la démocratie et « les droits humains de tous, femmes et filles, personnes LGBTQ, en situation de handicap et de toutes origines ethniques, religions, et cultures ».
« La diplomatie cohérente à long terme » de Joe Biden avec l'Union africaine
Marissa Scott-Torres a indiqué que le président démocrate espère pouvoir assister « en personne » au prochain sommet de l'UA. La rencontre annuelle de l'Union se tient ce week-end, en visioconférence. Elle démarre par le discours du chef de l'Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, président en exercice de l'organisation, appelé à passer le pouvoir à son homologue de la RD Congo, Félix Tshisekedi. L'administration Biden mise sur le rapprochement avec l'Afrique après une absence durant les années Trump. Ce retour des Etats-Unis en Afrique divise. Certains pays africains décrient ce retour, parlant d' « ingérence dans les affaires internes », d'autres apprécient, sans donner de raisons.