Afin de permettre aux exploitants agricoles de disposer de financements pour pérenniser leurs activités, puis faire face aux risques y relatifs (incendies, maladies phytosanitaires…), la création d’une compagnie d’assurance agricole est l’idéal.
C’est ce qui ressort de la restitution, le 8 février à Brazzaville, de l’étude sur la mise en place de l’assurance agricole en République du Congo, réalisée par le consortium Ircam/SEP développement, sur financement du Projet d’appui au développement de l’agriculture commerciale (Pdac).
Il résulte, en effet, de cette étude réalisée pendant trois mois, notamment dans les départements de Brazzaville, Pointe-Noire, Niari et Cuvette que, le secteur agricole n’est pas couvert par un système de gestion des risques. Le régime de protection existant ne prend pas en compte la spécificité du secteur agricole.
« Le secteur agricole est fondamental dans l’économie d’un pays, car elle garantit l’autosuffisance alimentaire et une sécurité nutritionnelle. Malheureusement au Congo, ce secteur n’est pas suffisamment intégré dans l’économie », a déploré Rodi Yannick Bamenensi, consultant au Consortium.
Relevant que « l’agriculture a besoin de financements pour pérenniser l’activité. L’assurance agricole viendra donc en guise de support aux agriculteurs. »
En outre, pour être éligible, le risque doit être, selon le consultant, aléatoire, futur, involontaire, etc. S’agissant de la forme juridique et du cadre légal que devrait avoir cette compagnie, le cabinet ayant réalisé l’étude a suggéré qu’elle soit un établissement à caractère économique et financier doté d’autonomie financière et de gestion. Sa gérance devrait être confiée aux professionnels du secteur agricole, de l’économie et de l’assurance.
« Cette compagnie d’assurance agricole à mettre en place ne sera pas une nouvelle concurrente pour les compagnies existantes. Cela sera plutôt une occasion de fédérer leurs actions », a souligné Rodi Yannick Bamenensi.
Rappelons qu’au Congo l’agriculture est très peu développée. Sur 10 millions d’hectares de terres fertiles, seulement 2 % sont cultivées. D’où sa faible contribution au PIB, 4 % environ. Ce chiffre est bien entendu à mettre en rapport avec la très faible densité de population en zone rurale et à l’absence d’une véritable tradition agricole et de financement.
Pour remédier tant soit peu à ces multiples difficultés, le Congo et la Banque mondiale ont mis en place le Pdac pour une durée de 5 ans (2017-2022), sur toute l’étendue du territoire. Ce projet a pour objectif d’améliorer la productivité des agriculteurs et l’accès aux marchés de groupes de producteurs et des micro, petites et moyennes entreprises agroindustrielles, mais également d’apporter une réponse immédiate et efficace en cas de crise ou de situation d’urgence.