Zone CFA : les missions diplomatiques s’opposent au nouveau règlement des changes

Mercredi, Février 10, 2021 - 13:26

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) subit des pressions de missions diplomatiques qui continuent de s’affranchir des dispositions réglementaires pour limiter la circulation d’autres monnaies que le FCFA en zone Cémac, estimant qu’elles entravent leur bon fonctionnement.

Dans sa lettre de Recherche du mois de février, la BEAC révèle que depuis le 1er mars 2019, date de l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation des changes dans la Cémac, elle reçoit des pressions des missions diplomatiques qui ne veulent pas se conformer.

Selon l’institution financière, à la suite d’une séance de travail avec les chefs de mission diplomatique, le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, a émis une lettre circulaire qui octroie des facilités de retrait de devises aux chefs de mission diplomatique, diplomates et assimilés, en leur accordant un délai de trois mois pour apporter des justificatifs à leurs retraits de devises pour des besoins de voyage. Nonobstant ces dispositions, « certaines représentations diplomatiques continuent de vouloir se soustraire de l’application de la réglementation des changes en sollicitant des exemptions pour effectuer des retraits de devises sur les comptes en devises ouverts dans les banques de la Cémac », affirme la banque centrale.

En réalité, « il a été constaté qu’avant l’entrée en vigueur du nouveau règlement, les représentations diplomatiques et consulaires jouissaient de la latitude de retirer de leurs comptes en devises des espèces en devises pour couvrir leurs besoins ou alimenter le marché. Une pratique qui est contraire à la réglementation », déclare la BEAC.

Selon la même source, la disposition réglementaire qui vise à éviter la circulation d’une autre monnaie que le FCFA dans la Cémac est mal interprétée par certaines représentations diplomatiques et consulaires accréditées dans les différents pays de la sous-région. « Pour ces structures, cette disposition entrave leur bon fonctionnement et porte préjudice à leur personnel. En outre, elles évoquent les dispositions de la Convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les États pour s’exempter de l’application de la réglementation des changes », apprend-on de la banque centrale.

Josiane Mambou Loukoula
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