Chine : Xi Jinping met en garde contre « une nouvelle guerre froide »

Jeudi, Février 11, 2021 - 13:21

Le président chinois, Xi Jinping  a mis en garde contre « une nouvelle guerre froide » et s'est posé en champion du multilatéralisme, lors du forum économique mondial.

Sans nommer les Etats-Unis, Xi Jinping, dont le pays est la seule grande économie à avoir connu la croissance en 2020, s'est érigé en défenseur du multilatéralisme, en format virtuel. « Bâtir des clans ou déclencher une nouvelle guerre froide, rejeter, menacer ou intimider les autres (…), le bouleversement des chaînes d’approvisionnement ou des sanctions afin de provoquer l’isolement ne fera que pousser le monde dans la division et même la confrontation », a-t-il prévenu. L'administration de Joe Biden est rès attendue sur sa politique face à la montée en puissance économique et technologique de la Chine. Son prédécesseur, Donald Trump, avait opté plutôt pour la confrontation ouverte et les attaques verbales, mais sans résultats tangibles sur le déficit commercial de Washington avec Pékin.

Si le Joe Biden s’emploie à défaire les mesures controversées de l’ère Trump, il a néanmoins signalé que les Etats-Unis resteraient très attentifs à leurs intérêts. Il a signé un décret incitant son administration à acheter davantage de biens et services auprès des entreprises américaines, au risque de crisper certains partenaires commerciaux.

Et côté européen !

Le ministre allemand de l’Economie Peter Altmaier a défendu l’accord de principe controversé conclu fin décembre entre l’Union européenne (UE) et la Chine afin d’ouvrir le gigantesque marché chinois aux entreprises européennes, et vice-versa. Cet accord ne fait que « répliquer de nombreuses dispositions que les Etats-Unis avaient déjà avec la Chine », a-t-il fait valoir. Le patron de Volkswagen, Herbert Diess, a rappelé que la Chine, où le constructeur possède plusieurs usines, représentait une « immense opportunité » pour les entreprises européennes. Or, l’accord est critiqué par des députés européens et des ONG qui estiment qu’il devrait être subordonné à la ratification par Pékin des conventions internationales interdisant le travail forcé. Un an après l'apparition de la Covid19, le monde est toujours aux prises avec une pandémie qui a déjà tué plus de 2 millions de personnes, et fait perdre 225 millions d’emplois selon l’Organisation internationale du travail (OIT) -  alors que les grandes fortunes mondiales se sont engraissées, a dénoncé l’ONG Oxfam.

L’optimisme qui a prévalu en novembre quand les vaccins sont devenus réalité n’est plus de mise, avec l’imposition de nouvelles restrictions, la progression de variants du coronavirus et des retards qui s’accumulent dans la livraison des précieux flacons. Pourtant, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a assuré que 2021 serait « l’année de la reprise ». Parmi les autres sujets abordés, la taxation des géants du numérique, priorité affichée de la France, qui a déjà mis en place une « taxe Gafa » à son échelle, provoquant une crise diplomatique avec les Etats-Unis. Le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire s’est félicité du ton plus conciliant de la nouvelle administration Biden sur le sujet global de la taxation des entreprises, en espérant la conclusion d’un accord « d’ici  à la fin du printemps 2021 » dans le cadre de l’Ocde.

Noël Ndong
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