« Nous serons désormais les seuls habilités à céder les actifs de la Biac aux différents repreneurs en vue d’apurer le passif dans le meilleur délai ». Il ne s’agit pas d’un coup de force, mais simplement de la conséquence d’une décision du Conseil d’État.
C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire de la liquidation de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (Biac). S’appuyant sur la décision du conseil d’État sous ROR 171/183, les actionnaires viennent confirmer qu’ils seront les seuls à céder les actifs de la banque aux différents repreneurs en vue d’apurer le passif dans le meilleur délai. Ils espèrent ainsi des autorités RD-congolaises l’accompagnement nécessaire pour faire aboutir ce dossier qui a fini par s’enliser sans aucune perspective de solution durable tant pour les épargnants que les créanciers.
Voulant mettre fin à tout malentendu sur la situation actuelle de l’ancienne troisième banque du pays, les actionnaires ont tenu à rassurer le public, plus particulièrement les épargnants, les travailleurs et les créanciers inquiets, qu’il a été mis fin « à la gestion opaque de plus de quatre ans par la Banque centrale du Congo (BCC) ». Pour eux, il y a de nouveau l’espoir d’une fin heureuse pour toutes les parties prenantes : « La BCC a voulu réitérer à la Biac la mauvaise expérience de liquidation forcée des banques commerciales que l'on a connue dans ce pays. La Banque centrale a voulu superposer sa liquidation forcée de la Biac à celle volontaire décidée par ses actionnaires qui a été la raison de la décision, prise par le conseil d'État, de suspendre cette démarche illégale ».
L’on s’interroge aujourd’hui sur la réaction de la BCC. Pour les actionnaires, il n’y a pas d’autre issue possible que le respect des décisions judiciaires. Commentant le dernier communiqué de l’autorité monétaire dénonçant l’installation illégale d’un groupe à la Biac, les actionnaires se disent surpris et accusent les autorités de la BCC de chercher à induire le public en erreur. Selon eux, la BCC veut bloquer le processus de liquidation volontaire de la Biac. Pour l’heure, un audit interne est en cours en vue de faire la lumière sur la situation patrimoniale de la Biac après la gestion de l’administration installée par la BCC. Nous y reviendrons.