Diaspora : Pap Ndiaye, à la tête du musée de l’histoire de l’immigration en France

Vendredi, Février 19, 2021 - 11:53

L’historien Pap Ndiaye, frère de l’écrivaine Marie Ndiaye (prix Goncourt en 2009 pour son roman « Trois femmes puissantes »), est nommé à la direction générale du Palais de la Porte Dorée, qui chapeaute le « Musée national de l’histoire de l’immigration », et « l’Aquarium Tropical », à Paris.

Né en France en 1965, d’un père sénégalais et d’une mère française, cet intellectuel noir est agrégé d’histoire. Spécialiste de la condition noire et des minorités, il est aussi spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis et de ses minorités. Ses travaux s’intéressent également à l’histoire et à la sociologie des populations noires en France. 

A propos de sa nomination, Pap Ndiaye, qui est l’auteur d’un essai publié en 2009 sur les minorités françaises intitulé : « La Condition noire »a déclaré à la presse : « Je suis honoré de cette nomination. Je suis très content de pouvoir travailler pour une question qui est d’importance ». Même si ce dernier dévoilera les détails de son projet seulement lors de sa prise de fonction le mois prochain, on sait déjà qu’il souhaite faire du Musée national de l’histoire de l’immigration un lieu de débats, en lien avec les universités, développer les échanges internationaux avec d’autres lieux consacrés au thème de l’immigration, et renforcer la présence des questions coloniales au sein de l’exposition permanente.

Donner un nouveau départ au musée de l’immigration

Le musée de l’Histoire de l’immigration est le nom adopté depuis janvier 2012 pour désigner les instances de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI). Ce « musée des Migrations  français » est aménagé dans le palais de la Porte-Dorée à l’est de Paris et ouvert au public depuis octobre 2007. Crée sous la présidence de Jacques Chirac, il a été officiellement inauguré le 15 décembre 2014, par François Hollande, sept ans après son ouverture par Nicolas Sarkozy.

Tout d’abord « musée des Colonies » de 1931 à 1935 avec sa dédicace d’inauguration « À la France colonisatrice et civilisatrice », il change plusieurs fois de nom : « musée des Colonies et de la France extérieure » en 1932, « musée de la France d’outre-mer » en 1935, « musée des Arts africains et océaniens » en 1960 et « musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie » de 1990 à 2003, année au cours de laquelle le musée ferme ses portes. Ses collections partent rejoindre celles du musée du quai Branly qui sera inauguré par l’ancien président Jacques Chirac en juin 2006, tandis qu’en juillet 2004, Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre, affecte le palais de la Porte-Dorée à la future Cité nationale de l’histoire de l’immigration. De nouveaux travaux sont entamés en 2005 qui aboutiront à l’ouverture du musée de l’Histoire de l’immigration en 2007.

Selon ses statuts, ce dernier a pour mission de « rassembler, sauvegarder, mettre en valeur et rendre accessibles les éléments relatifs à l’histoire de l’immigration en France, notamment depuis le XIXe siècle ; contribuer ainsi à la reconnaissance des parcours d’intégration des populations immigrées dans la société française et faire évoluer les regards et les mentalités sur l’immigration en France ». Le musée de l’Histoire de l’immigration est le seul musée national français consacré à l’histoire et aux cultures de l’immigration en France. À travers l’exposition permanente « Repères », le musée présente deux siècles de l’histoire de l’immigration sous un angle neuf en croisant les points de vue historique, anthropologique et artistique. En complément, le musée propose régulièrement une programmation artistique et culturelle : expositions, conférences, concerts, cinéma, théâtre, ateliers, etc.

Boris Karl Ebaka
Légendes et crédits photo : 
Photo1: Pap Ndiaye
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