Les immortelles chansons d’Afrique : « Premier salaire » de Kaly Diatou

Vendredi, Février 19, 2021 - 11:50

Musicien, poète et écrivain, Kaly diatou a connu une ascension fulgurante vers les cimes du succès grâce à son titre « Premier salaire ». Avec ce tube, l’artiste sera auréolé révélation de l’année 83.

C’est grâce à la téléspeakerine Isabelle Thomage et au journaliste Fortuné Joachim que ce morceau fut diffusé pour la première fois sur télé Congo, dans l’émission « Jeune Talents » en 1981. Quelques temps après cette diffusion, séduit par le style du chanteur, le producteur Tchi-Tchi cherchera à rencontrer l’artiste pour signer avec lui un Long Playing, référencié TC 405  qui verra le jour en 1983, au studio Maeva Tchiss, appartenant au producteur, sis au 105 de l’avenue des Trois Francs, dans le deuxième arrondissement Bacongo, à Brazzaville.

Sous la forme d’un griot moderne, Kaly Djatou expose un problème dont il n’arrive pas à trouver la solution. Un choix que doit opérer un nouveau travailleur  quant au partage de son premier salaire. L’artiste espère trouver une solution auprès de celles et ceux qui l’écoutent. Il chante dans un français inspiré par son ainé, le virtuose du ngoffi, Albert N’kibi, dit Loussialala de la poussière.

 Cette chanson  repose sur le rythme dzebola, rythme qui soutient l’afrobeat actuel. Elle comprend une entrée instrumentale marquée par la guitare jouée par Freddy Kébano, le refrain : « Premier salaire ya des problèmes mama iyo ya des problèmes mama », et deux couplets dont le second est : « Coutume du village chez mes parents mama oh, le premier salaire on donne à papa bandeko, mais papa de pour moi il avait mourut mama oh iyo dans nos enfants. Famille de papa y en a trop beaucoup mama oh, par où commencer pour le partage bandeko. Je na pas moyen pour division mama oh, iyo quel problème mama. Si je donne à Michel, Eugène va jaloux mama, il va me maudire pour l’argent bandeko ». « Dans la coutume de mon village le premier salaire revient à papa, mais mon père mourut pendant notre enfance et sa famille est grande, je ne sais pas par où commencer pour distribuer mon salaire. Si je donne à Michel, Eugène va être jaloux, il va me maudire à cause des sous ». S’ensuit une section instrumentale marquée par les guitares solo, mi-solo, accompagnement et basse parfaitement exécutées par F. Kebano, suivi par le hurlement des saxos de Jean Serge Essous et Franck Kodia, maintenus par les percussions de Prospère Nkouri, un véritable régal auditif. Puis une autre partie instrumentale abritant le commentaire où l’auteur épilogue à propos du partage de son salaire, entraine la dernière phase de cette belle œuvre musicale.

Né le 20 juin1957 à Madingou, en République du Congo, Maurice Kouadiatou, alias Kaly Djatou a démarré avec la musique dans la chorale de l’église catholique où son père fut percussionniste. En 1976, il intègre l’orchestre « Bilengue Sakana », crée par les dissidents du groupe vocal les « Orphelins ». Il a également fait partie de l’orchestre « Aero Ndos » du groupement aéroporté. Au Congo, il figure parmi les chanteurs à textes. Actuellement, il vit à Nancy en France où l’annonce démentie de sa mort a été propagée le 1er février 2021.   

 

 

Frédéric Mafina
Légendes et crédits photo : 
Kaly Diatou
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