Climat : 2021 est une « année cruciale » pour le changement climatique, selon Antonio Guterres

Mercredi, Mars 3, 2021 - 14:09

A moins de huit mois de la COP 26 (du 1er au 12 novembre) de Glasgow au Royaume-Uni, le patron de l'ONU a rappelé que 2021 est une « année cruciale » dans la lutte contre le changement climatique. La réussite de cette conférence cruciale va matérialiser les promesses faites dans le cadre de l'Accord de Paris.

La ville de Glasgow, au Royaume-Uni, va abriter du 1er au 12 novembre la prochaine COP 26. Celle-ci a été reportée d'un an en raison de la Covid-19. « Le monde reste loin de l'objectif de l'Accord de Paris dans la limite de 1,5 degré Celsius.C'est pourquoi nous avons besoin de plus d'ambition sur l'atténuation, l'adaptation et le financement », a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. La coalition mondiale pour des émissions neutres en carbone doit se développer pour couvrir plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre (GES), « un objectif central des Nations unies cette année », a-t-il souligné.

Pour Antonio Guterres, la volonté d'atteindre la neutralité carbone doit servir de nouvelle norme, partout et pour tous, et dans tous les secteurs. Il a rappelé la nécessité d'une percée en matière d'adaptation et de résilience au changement climatique, invitant les donateurs et les banques multilatérales de développement à augmenter leur part du financement à au moins 50% de leur soutien au financement climatique.

Les principales économies mondiales appelées à montrer « la voie »

Le chef de l'ONU a insisté sur le rôle de chefs de file à jouer par les pays développés et ceux à forte croissance économique en matière d'ambition climatique, avec des objectifs fixés pour 2030, et une feuille de route menant à la neutralité. « Les grandes économies et les membres du G20 doivent montrer la voie », a-t-il averti. Puis, il a appelé les pays développés à respecter leur engagement pris il y a 10 ans, réaffirmé lors de l'Accord de Paris en 2015, de mobiliser 100 milliards de dollars par an de financement climatique en faveur des Pays en développement (Ped). « Cela doit être entièrement réalisé à l'approche de la COP26, a-t-il souligné. Je compte en particulier sur les pays du G7 pour y parvenir », a-t-il dit.

Mais les engagements ne sont pas sur la bonne voie

Les engagements ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris. L'ONU Climat vient de publier le rapport de synthèse initial sur les contributions nationales déterminées (NDC). Il montre que les nations doivent redoubler d'efforts et soumettre des plans d'action nationaux sur le climat plus solides et plus ambitieux en 2021 si elles veulent atteindre l'objectif de l'Accord de Paris de limiter la hausse de la température mondiale de 2°C, idéalement à 1,5°C, d'ici la fin du siècle. Le niveau d'ambition indique que les changements dans les émissions totales de ces pays seraient faibles, moins de 1%, en 2030 par rapport à 2021.

Le Giec, en revanche, a indiqué que les fourchettes de réduction des émissions pour atteindre l'objectif de température de 1,5 °C devraient être d'environ -45 % en 2030 par rapport à 2010. La nécessité d'accroître l'ambition est donc élevée et urgente, comme le montre le rapport, bien que celui-ci couvre actuellement moins de la moitié des parties à l'Accord de Paris. Et de nombreux Ped ont toujours un besoin urgent de soutien pour mettre en œuvre des mesures de lutte contre le changement climatique.

Patricia Espinosa, secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a précisé que le rapport de synthèse est un « instantané, et non une image complète » des NDC. La Covid-19 ayant posé des défis importants à de nombreux pays en ce qui concerne la réalisation de leurs soumissions en 2020, et qu'un deuxième rapport sera publié avant la COP 26, en espérant que de nombreux autres pays, en particulier les principaux émetteurs, y seront inclus.

Les 4 clés du succès de la COP 26

Patricia Espinosa a exposé ce que seraient les quatre clés du succès de la COP 26 de Glasglow.

1- La tenue des promesses faites aux Ped, en particulier celle des pays développés de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour le financement de la lutte contre les changements climatiques d'ici à 2020.

2- La conclusion des points en suspens par les gouvernements et les négociations à mettre pleinement en œuvre l'Accord de Paris.

3- La réduction par les pays, en ce qui concerne les réductions d'émissions, et l'adaptation et le renforcement de la résilience aux effets des changements climatiques.

4- Aucune voix ou solution ne doit être laissée de côté, grâce à un réengagement avec les observateurs et les autres parties prenantes non-partisanes, vers un objectif commun.

    Parmi les signes d'une plus grande ambition de la part des gouvernements figurent les récentes annonces de la Corée, du Japon, de la Chine et du Royaume-Uni concernant leurs stratégies climatiques à long terme, le Green Deal de l'Union européenne (UE) et la décision des États-Unis de réintégrer l'Accord de Paris.

    Noël Ndong
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