Le 3 mars de chaque année est célébré la Journée africaine de l’environnement. A cette occasion, le gouvernement de la République du Congo qui n’est pas resté en marge de cette célébration a prononcé une déclaration lue par la ministre du Tourisme et de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault.
Dans cette déclaration, la ministre a tenu d’abord à rendre hommage à celle que ses compatriotes surnommaient affectueusement « MAMA MITI », « La mère des arbres » décédée voilà bientôt dix ans à Nairobi au Kenya.
Et depuis lors, le 3 mars de chaque année, la journée africaine de l’environnement s’accompagne d’un hommage à Wangari Maathai, cette femme d’exception, prix Nobel de la paix, élevée en 2005 au rang d’ambassadrice itinérante des forêts du Congo par le président Denis Sassou N’Guesso et dont un boulevard de Brazzaville porte le nom.
Pour la ministre Arlette Soudan-Nonault, nul doute que le thème choisi en 2021 pour cette journée africaine de l’environnement aurait recueilli l’approbation de cette grande dame : « Renforcer l’héritage des mangroves et des côtes africaines pour améliorer la résilience à la pandémie Covid-19 ».
La ministre du Tourisme et de l’Environnement a fait savoir également que depuis les années 1990, il est observé dans le monde une forte pression sur les régions côtières, qui se traduit par la dégradation de ces zones humides.
Les raisons de cette dégradation sont multiples mais principalement, il s’agit des lotissements, des infrastructures, et de toute activité s’exerçant sans tenir compte de la fragilité des mangroves. Et le Congo n’est pas épargné par cette tendance néfaste.
L’expansion, ces dernières années, de la ville de Pointe-Noire, capitale économique du Congo construite à fleur d’océan, a été accompagnée d’un impact négatif extrêmement significatif sur les écosystèmes des mangroves des sites de Mazra et de la Loya.
La surexploitation des ressources pour des utilisations diverses, le développement urbain et économique, la pollution, les conséquences des changements climatiques, mais aussi l’ignorance, et l’absence de législation ou réglementation appropriée, ont favorisé la destruction quasi-totale de ces écosystèmes qui jadis faisaient la beauté des lieux et attiraient des visiteurs.
Les études cartographiques du Centre national des inventaires et d’aménagement des forêts démontrent ainsi que les superficies des mangroves, qui s’étendaient sur 506 hectares au Sud de Pointe-Noire dans les années 2000, ont régressé de 90% en quinze ans. « Face à cette situation, notre pays n’est pas demeuré inactif. Le président de la République du Congo, chef de l’État, Denis Sassou N’Guesso? s’est engagé à intégrer plusieurs initiatives internationales et régionales en ratifiant de nombreux accords relatifs à l’environnement en général et à la gestion durable des forêts, dont les mangroves, en particulier », a déclaré la ministre.
Le Congo s’est ainsi doté d’outils et de stratégies qui contribuent à la réalisation de ces engagements, notamment l’inscription de certains sites sur la liste des zones humides d’importance internationale, le programme REDD+, l’Accord de Paris ainsi que les objectifs mondiaux des Nations unies pour les forêts et les objectifs de développement durable.
En 2013, a poursuivi la ministre, le Congo a bénéficié de la part du Fonds pour l’environnement mondial d’un financement qui lui a permis de mettre en œuvre un projet visant à réduire la dégradation des mangroves et des zones humides associées, à travers le renforcement d’une collaboration intersectorielle et la participation des communautés locales.
Ses résultats, doivent impérativement être confortés et améliorés. En ces temps difficiles où le Covid-19 accroît la vulnérabilité des populations, il est en effet nécessaire de mettre en place des mesures visant à assurer la résilience de ces populations en accordant une vraie place aux mangroves, dont les fonctions écologiques, biologiques, économiques et socioculturelles sont évidentes.
Enfin, la ministre du Tourisme et de l’Environnement a souligné que l’Afrique, est particulièrement exposée aux dangers du réchauffement climatique et donc à la montée des eaux. « Publié il y a moins de deux ans, un rapport de la Banque mondiale évoquait une avancée de l’Océan atlantique allant jusqu’à 4 mètres sur les côtes d’Afrique de l’ouest et jusqu’à 2 mètres sur les côtes d’Afrique centrale, du Cameroun à l’Angola en passant par le Congo. Prendre conscience de l’intérêt vital des mangroves pour la protection de notre littoral est donc, plus que jamais, un impératif », a conclu la ministre.