Exposition-photo : les droits des femmes défendus par différents acteurs

Mardi, Mars 9, 2021 - 14:24

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme le 8 mars, à Brazzaville, quatre expositions-photos et une installation artistique ont été proposées au grand-public par différents acteurs résidant au Congo.

La première parade à découvrir était celle de l’Union européenne (UE), implantée sur le parvis de l’Institut français du Congo (Ifc), initiateur de l’événement dans le cadre du programme « Tosala ». Résultat du « Best of » du studio éphémère des années précédentes, la vitrine photographique met en exergue des femmes, jeunes comme adultes, appelant à l’égalité des droits et des chances pour tous les sexes.

En effet, à travers leurs slogans inscrits sur les photos comme « libre et ambitieuse », « quand une femme dit non, cela signifie non », « je ne suis pas une femme leader, je suis un leader » … les participantes volontaires à cette initiative souhaitent remettre en cause toutes les mentalités dénigrant les femmes et emmener la société à s’approprier un monde dépourvu de discrimination basée sur le genre. A ce propos, différentes affiches et photos ont été également placardées dans la capitale congolaise.

Le hall de l’espace culturel, quant à lui, s’est vu meublé par trois expositions et une installation. Parmi celles-ci, on peut contempler l’exposition-photo format bande-dessinée de l’église évangélique du Congo sur les violences en milieu familial. « Ce projet est une grande bataille surtout qu'il  est porté par une femme. Je déplore considérablement le fait que certaines personnes dans l’église considèrent encore la sexualité comme tabou alors qu’elle est source de nombreux malaises dans nos sociétés. Il faut en parler, sensibiliser et emmener les gens à changer de mentalités », a déclaré la responsable du programme au sein de l’église évangélique.

L’exposition photo et l’installation « Silence » de l’artiste camerounaise Ange Kayifa étaient également à découvrir et à scruter par le public, majoritairement composé de femmes. Inspiré de son vécu douloureux, ce travail est un cri d’éveil à l’endroit de toutes les victimes de violences sexuelles à sortir du silence, délier leurs langues et à dénoncer cette lâcheté. « Il est vrai qu’en cherchant de l’aide, on peut être buté à des personnes qui minimisent la situation et considèrent la violence sexuelle ou corporelle comme normale. Mais, continuons à batailler jusqu’à nous faire entendre et nous faire respecter. Personnellement, j’ai refusé d’être perçue comme une victime, d’où mon combat continu pour cette cause », a déclaré l’artiste.

Encourager l’indépendance financière de la gent féminine

Dans le même contexte, le ministère en charge de la Promotion de la femme et de l’Intégration de la femme au développement n’est pas resté en marge. Il a exposé des photos sur la prise en charge et la réinsertion des victimes de violences basées sur le genre dans les districts de Mpangala, dans le département du Pool. Un projet soutenu par le Fonds danois, le Fonds des Nations unies pour la population et le Programme alimentaire mondial.

Contrairement aux précédentes vitrines photographiques, celle-ci met essentiellement l’accent sur les violences économiques qui contraignent de nombreuses femmes à supporter les violences conjugales car dépendant financièrement de leurs partenaires. Ainsi positionnée comme un véritable modèle de résilience, l’exposition laisse à voir des réalisations de femmes qui sont passées de l’état de victimisation à celui de leader.  

Notons que le public a salué ces différentes expositions et particulièrement le combat des femmes contre les violences qui leurs sont faites. Les œuvres sont à découvrir jusqu’en fin mars.

Merveille Atipo
Légendes et crédits photo : 
1- Une photographie de l’artiste Ange Kayifa dénonçant le silence face aux violences faites aux femmes/Adiac ; 2- Une vue du public assistant au vernissage des expositions/Adiac.
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