Deuxième court-métrage du réalisateur congolais Dinel Desouza, « Paradoxe » a été projeté en avant-première le 8 mars dernier à Brazzaville. Avec une trame soignée, le film a tenu en haleine le public qui a salué les efforts du réalisateur.
« Paradoxe » ne dure que 26 min, mais il reste un film poignant, de par le thème qu’il aborde : les violences faites aux femmes. Il a été construit de sorte à faire revoir, encore et encore, aux téléspectateurs les scènes phares dénonçant cette barbarie. Véritable voyage de réflexion, louper les premières images, reviendrait à s’embrouiller sur la suite du scénario. Une intrigue mystérieuse qui se marie bien avec le titre.
Alors que son mari, un jeune policier, va en mission de service, Hancia reçoit la visite inattendue du collègue et ami de son conjoint. Homme violent avec sa partenaire, il abuse sauvagement de Hancia qu’il convoitait depuis longtemps. Dégoûtée de la situation, la jeune femme commet l’irréparable pour se rendre elle-même justice.
« A travers ce film, je conseille les hommes à bien entretenir leurs femmes et à respecter celles des autres. Peu importe son rang social, la femme n'est pas un animal à qui l’on doit cruellement ôter honneur et dignité. Aussi, j’exhorte les femmes à ne pas se faire justice en cas de viol, mais à recourir aux autorités compétentes. Car en voulant se rendre justice, Hancia écopera de 25 ans d’emprisonnement », a invité Dinel Desouza.
Ainsi, au nombre des thèmes qu’aborde le court-métrage, on note : la violence conjugale, la convoitise, l’abus sexuel, la trahison, le respect de la femme, la vengeance, la justice, etc. Le casting du film se compose ainsi de : Estelle N’Dinga, Kelly Kamala, Jhancy Ngandzie, Safy M’viri, Fox D l'air.
Réalisé et produit avec des moyens de bords, « Paradoxe » est le signe qu’on peut bien faire avec peu. A l’image d’un caïd assoiffé de cinématographie, Dinel Desouza avait ressenti le puissant désir de faire ce film au sortir du confinement, en mai. Conscient de la crise sanitaire et économique, il savait que ce n’était pas du tout gagné mais il s’est entêté et aujourd’hui, sa persévérance a porté son fruit. « Un grand merci à toute l’équipe qui a cru au projet et travaillé dur pour que tout soit au point. Je remercie également tous ceux qui sont venus assister à l’avant-première du film », a-t-il déclaré.
En dépit des éloges d’autres cinéastes et du public, « Paradoxe » a reçu quelques critiques que Dinel Desouza a promis de mettre à profit dans la réalisation de son prochain long métrage portant le titre éponyme de ce dernier film, ainsi que dans la suite de sa carrière.
De son vrai nom Giorvani Dinel Dzalamou, l’auteur du film est un acteur, réalisateur et producteur cinématographique congolais depuis près de 10 ans. Il est également le réalisateur des films « Wanted » et « Pona nini ? ».