La plate-forme « Lamuka » chère au tandem Muzito-Fayulu, qui, à l’heure actuelle, en incarne l’âme après l’auto-exclusion de Jean Pierre Bemba et Moïse Katumbi dont le rapprochement avec Félix Tshisekedi a été interprétée comme un acte de haute trahison, est montée au créneau cette semaine.
Face à l'absence des signaux clairs de la part du pouvoir en ce qui concerne les réformes à introduire dans l‘appareil de l’Etat, ce regroupement politique s’est accordé le devoir de dérouler ses propres réformes à commencer par la loi sur la Céni. Le secrétaire général (SG) d'Ecidé a, au cours d’une récente sortie médiatique, annoncé pour le 12 mars la publication de la réforme de la Céni tirée du Plan de sortie de crise de Martin Fayulu Madidi. Ce plan prévoit toutes ces réformes institutionnelles à commencer par celle en matière électorale.
Pour ce regroupement politique, les réformes envisagées au plan électoral devront intervenir obligatoirement avant la tenue des élections de 2023. Il est entendu que la Céni, dans sa configuration actuelle, ne peut organiser les scrutins vue la vacance constatée dans certains postes dont celui du président qu’il faut combler. Depuis 2006, cette institution électorale pilote le cycle électoral sur fond de remise en cause récurrente de ses résultats, lesquels résultats ont conduit inéluctablement vers une crise de légitimité des pouvoirs issus des élections controversées. Pour Lamuka, il faut impérativement que la Céni essuie une réforme en profondeur afin d’en faire une centrale électorale censée assurer la neutralité à toutes les forces politiques du pays.
Outre la composition de la Céni appelée à régénérer avec des nouveaux animateurs, la plate-forme Lamuka pense également réformer la loi électorale avec son seuil national de 1% du suffrage national que doit atteindre chaque candidat député national. Une disposition qui, pense-t-on, exclu de la course tous les députés indépendants qui sont pourtant reconnus par la Constitution du 18 Février 2006. La révision de cette loi électorale, à en croire le secrétaire général de Lamuka, s'impose d'elle-même. Le regroupement politique va plus loin et pense même toucher la Cour constitutionnelle qui ne pourra, selon lui, échapper à la réforme institutionnelle. Cet organe de l‘Etat devra jouer pleinement son rôle en toute neutralité dans le règlement des contentieux électoraux, clame-t-on à Lamuka, assagi par la triste expérience des derniers scrutins.
Enfin, par rapport aux enjeux politiques actuels caractérisés par la formation du gouvernement, Lamuka dit observer avec dégoût la scène surréaliste qui se déroule à l'Union sacrée de la nation où les sociétaires se battent au portillon en se faisant des crocs-en-jambes pour accéder à la mangeoire de l'Etat. « C'est bien dommage alors qu'il s'agit bel et bien des plus hautes fonctions de l'Etat où l'accès doit être subordonné à un critérium rigoureux de compétence et de moralité », a indiqué Devos Kitoko.