La crise de la Covid-19 a inspiré plusieurs artistes et écrivains. Cette pièce de théâtre parue aux éditions LMI (Pointe-Noire) s’inscrit dans cette logique, comme œuvre de sensibilisation et de conscientisation par des scènes hilarantes.
Une grogne sociale traduit le malaise des populations de la République (fictive) du Kangatima secouée par la crise tous azimuts due à la pandémie de Covid-19 qui frappe farouchement la planète terre. Le président de la République, son excellence Ngakatour et son gouvernement peinent à relever les défis. Les populations oscillent alors entre hécatombe et remontada. Telle est la trame de la pièce comme on peut le lire sur la quatrième de couverture.
Cette République sur le papier n’est autre que le reflet de la plupart des pays du monde qui ont vu les failles de leur système social et économique être mises à découvert, à cause du « petit machin » du virus corona. Comme un mal nécessaire, les ravages de la Covid-19 ont permis à l’humanité d’expérimenter sa fragilité, mais aussi l’urgence d’un nécessaire élan de solidarité pour conjuguer les efforts et les atouts afin de combattre l’ennemi (invisible) commun et d’atténuer cette catastrophe sanitaire.
L’écrivain, témoin de son temps, met ici sur la sellette deux types de coronavirus. Le véritable virus homicide qui a fauché de milliers de personnes en un laps de temps surtout dans les pays les plus nantis et les plus équipés de la planète. Ayant certainement aidé à prendre conscience de l’ordre des priorités dans la gestion de la chose publique et dans le financement des recherches scientifiques. La pièce invite à une nouvelle éthique où le bien-être de l’homme et le respect de la vie seraient le but ultime de l’action humaine et des politiques publiques. Contre ce premier type de coronavirus, le dramaturge divulgue les mesures barrières et dénonce l’indifférence.
Cependant un autre type de coronavirus est également mis en relief à travers les quatre tableaux de la pièce. Il s’agit du coronavirus servi comme prétexte pour manipuler l’opinion et parvenir à des fins conspirationnistes, politiques et lucratives. Ce faux coronavirus imposé par mimétisme par « des pyromanes et pompiers », s’est révélé quelquefois autant pernicieux que le véritable, car ayant accru le niveau de paupérisation de certaines nations.
Auteur de plusieurs livres, Yvon Wilfride Lewa-Let Mandah est metteur en scène et directeur national du Centre de la République du Congo de l’Institut International du Théâtre.