C'est l'appel lancé aux institutions financières internationales et aux pays occidentaux, par le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, au cours du 2e forum d'Assouan sur la paix et le développement durables qui s'est tenu en Egypte.
Le chef d'Etat Burkinabè s'est apesanti que la situation des pays du G5 Sahel "éprouvés par les défis sécuritaires" en distanciel, au cours de ce cadre d’échanges, en vue de solutions durables aux défis du continent. Le forum d'Assouan de partager une approche novatrice alliant des attentes des générations présentes et les besoins des futures. " L’apparition, de la maladie à coronavirus a provoqué une grave crise sanitaire sans précédent. En effet, cette pandémie, dont les conséquences désastreuses sur le développement économique sont des plus inquiétantes, a contraint l’humanité entière à réorienter ses priorités pour y faire face. C’est pourquoi la tenue de ce présent forum placé sur le thème « Elaboration d’une vision pour les réalités africaines : vers une relance plus forte et une meilleure consolidation », est une occasion d’échanger sur les capacités de prévention et de résilience de l’Afrique face aux défis qui se présentent à elle", a déclaré le président du Burkina Faso.
Poursuivant : " Les dernières statistiques sur la Covid-19, indiquent que l’Afrique vient de franchir la barre des 100 000 morts, avec l’apparition d’une nouvelle vague et de nouvelles souches. Ces chiffres nous interpellent et nous invitent à renforcer les mécanismes africains de réponse aux défis qui se présentent à nous. Aussi est-il important et urgent de renforcer la recherche pour développer la production locale de vaccins, de médicaments et de tests de dépistage, en vue de soutenir la sécurité sanitaire, tout en réduisant les coûts d’approvisionnements pour mieux anticiper les menaces sanitaires". Il a rendu hommage au président Cyril Ramaphosa, pour les actions entreprises durant son mandat à la tête de l’Union africaine, "en vue d’une riposte continentale efficace à cette pandémie".
L'Afrique marginalisée
Le président du Burkina Faso a déploré la course aux vaccins anti-Covid qui semble marginaliser l’Afrique. "Le continent africain doit prendre en main son destin, en vue d’apporter des réponses endogènes", a-t-il suggéré. Dans cette perspective, et dans le cadre de la riposte à la Covid-19 et aux autres maladies infectieuses, le Burkina Faso est en train de mettre en place un technopole pharmaceutique abritant des unités industrielles, des laboratoires pour la recherche et la formation, ainsi qu’un espace d’accueil des praticiens de la médecine traditionnelle.
A l’échelle continentale, il en appelle à un renforcement de la solidarité africaine et à une meilleure coordination de la lutte contre la pandémie. L'Afrique de l'ouest a connu une récession en 2020 du fait de la maladie à coronavirus. Au-delà de cette pandémie, avec ses conséquences économiques, la crise sécuritaire vécue dans certaines régions de l’Afrique reste au second plan."Or, La crise sanitaire aussi grave soit-elle, ne doit pas nous faire occulter les défis de sécurité, de paix, et de développement, au risque de voir apparaître de plus en plus de crises socio-politiques sur notre continent", a souligné Roch Marc Christian Kaboré. Il en a appelé, cette fois, à un renforcement des mesures sociales et de développement en faveur des populations éprouvées durement par la double crise sanitaire et sécuritaire, tout en réitérant l'appel des pays africains pour une annulation de leur dette et en particulier celle "des pays du G5 Sahel qui consacrent entre 20% et 30 % de leurs budgets nationaux à la sécurité".