Chaque 2 avril, l’humanité célèbre la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Le film « 2 avril » s’inscrit dans le même sillage et vise à informer la société sur les difficultés de cette maladie, encourager la prise en charge et fortifier le mental des parents en charge des enfants atteints de cette pathologie.
Un jeune couple de classe moyenne vivant au Cameroun élève son unique garçon d’une dizaine d’années, Prince, touché par les Troubles du spectre de l’autisme (TSA). Différent des autres, il est souvent confronté au rejet et aux moqueries de la société. Alors que c’est déjà pénible pour ce couple d’accepter le handicap de leur enfant, les voilà butés aux frais exorbitants de prise en charge médicale et de scolarité de cet enfant.
Trouble du neuro-développement humain caractérisé par des difficultés dans les interactions sociales et la communication, des comportements et intérêts à caractère restreint, répétitif et stéréotypé ; l’autisme est une maladie qui continue de causer du tort à ses victimes dans le monde, et particulièrement en Afrique comme le témoigne le film « 2 avril » des Camerounais Noëlle Kenmoé et Michel Pouamo.
Si dans les sociétés africaines la maladie est à l’image d’une malédiction, au point où les enfants autistes sont considérés comme des sorciers ou des porte-malheurs, et donc stigmatiser, ce long-métrage vient une fois de plus leur rappeler que « l’autisme, ce n’est pas de la sorcellerie comme on le pense ».
Ainsi, plusieurs interpellations se dégagent de la trame de ce long-métrage d’environ 1h20 min, à savoir : accepter naturellement l’autisme et cesser de stigmatiser les personnes victimes de la pathologie, apporter les soins nécessaires aux personnes autistes, revoir à la baisse les frais de prise en charge sanitaire et scolaire, initier des projets et programmes éducatifs ainsi que culturels au profit des autistes, afin qu’ils ne se sentent pas lésées dans la société.
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’autisme qui se pointe à l’horizon, Noëlle Kenmoé regrette particulièrement le fait que dans de nombreux pays comme au Cameroun, la plupart des initiatives prévues seront réajustées à cause des restrictions imposées par la crise sanitaire de Covid-19. En parallèle, elle exhorte les parents ayant des enfants atteints de cette pathologie à continuer de tenir bon, dans l’espoir d’une assistance accrue de la part des autorités publiques, ONG et de la société civile. « Un enfant autiste n’est pas seulement autiste en avril. Nous devons nous lever, agir et poursuivre nos actions », souligne-t-elle.
Notons qu’après sa nomination l’an dernier au festival « Ecrans Noirs », le long-métrage « 2 avril » se retrouve en sélection officielle du festival « Vues d’Afrique » qui se tiendra du 9 au 18 avril 2021 à Montréal, au Canada.