Lire ou relire : « La fin des certitudes » de Giscard Kevin Dessinga

Vendredi, Avril 2, 2021 - 12:52

L’essai publié par L’Harmattan (Paris) et préfacé par Claver Boundja traite du libéralisme, de la précarité du savoir et de la vulnérabilité de la condition humaine à l’ère postmoderne.

L’ouvrage passe en revue l’ensemble des questions abordées au cours de l’histoire par les philosophes. Cela, depuis l’antiquité jusqu’à l’époque actuelle considérée comme celle de la postmodernité. La période antique s’est attelée sur le problème de l’origine du monde, en passant d’une vision mythologique, à une approche plus rationnelle, de la cosmogonie à la cosmologie.  

Le Moyen-âge qui s’en est suivi a mis en exergue le primat de Dieu comme principe central et irréversible de la vie et de tout ce qui existe. C’est le temps de ce qu’on a appelé "La querelle des universaux", c’est-à-dire la correspondance des concepts généraux par rapport aux objets réels auxquels ils se réfèrent. Il s’agissait de savoir si la bonté existe en soi autant que nous pouvons rencontrer des hommes bons dans la société. Le débat porte, en effet, sur la prédominance entre le commun et le particulier.

Les temps modernes marqués non plus par le primat de Dieu, mais celui de l’entendement, des sciences et techniques, représentent un nouveau paradigme. L’homme ne se définit plus par rapport à l’univers, à Dieu ou à la société, mais suivant le jugement de sa conscience. C’est le temps où l’on prône les libertés et droits individuels. La subjectivité et l’individualisme prenne de plus en plus place dans les modes de vie. Au nom de l’usage de la raison, le relativisme supplante la morale ou les normes sociales.

A partir du XXe siècle, après les guerres mondiales, un certain sursaut moral induit à la globalisation. Cependant le monde qui paraissait un trop vaste étendu devient avec le développement des moyens de communication comme un simple village. C’est presque la fin des grandes découvertes. Le progrès des sciences et de la vie fait passer l’homme d’une autosatisfaction à la monotonie. De la quête de perfection et du sens des choses, l’homme à cette ère postmoderniste se vautre dans l’hédonisme, la quête du plaisir comme finalité de l’existence. En 1968 émerge en Europe un grand mouvement libertin qui foule au pied tous les interdits, ayant pour slogan « il est interdit d’interdire ».  

Contre le triomphe du relativisme et de l’individualisme qui semble justifier toutes sortes d’abus et de contrevaleurs, Giscard Kevin Dessinga préconise de réinventer la postmodernité en réhabilitant le sens du sacré et les valeurs de solidarité humaine, de modération et d’altruisme. Pour lui, la revendication des droits doit aller de pair avec l’accomplissement des devoirs. 

Aubin Banzouzi
Légendes et crédits photo : 
Couverture de l'ouvrage
Notification: 
Non