Voir ou revoir : « Benskins » de Narcisse Wandji

Vendredi, Avril 2, 2021 - 13:08

Court-métrage drame écrit et réalisé par Narcisse Wandji, « Benskins », communément appelé moto au Cameroun, rend hommage à tous ceux qui en ont fait un métier, tout en dénonçant les vices décelés dans le secteur.

Réalisateur, scénariste, producteur et programmateur camerounais, Narcisse Wandji est une figure connue du cinéma dans son pays. Poétique et provocateur, ses films dénoncent souvent les problèmes sociaux de l’Afrique contemporaine. Bien évidemment, « Benskins » n’échappe pas à cette philosophie.

Le film « Benskins » rend hommage à tous ceux qui ont fait du transport en commun avec les motos leur profession. En effet, depuis quelques années, le taxi-moto est devenu l’un des moyens de transport en commun les plus plébiscités par la population africaine, particulièrement celle de l’est, l’ouest et du centre. Et nombreux voient en ces motos un gain de temps considérable en matière de déplacement.

Appelé de manière triviale au Cameroun Benskin, le métier est pratiqué par de jeunes qui tentent d’échapper au chômage. L’intrigue derrière ce film, c’est le respect de la bravoure et la détermination d’une jeunesse qui n’hésite pas à saisir les opportunités qui s’offrent à elle pour pouvoir survivre. On se sent particulièrement émerveillé par leur rage de vaincre. Ainsi, le jour comme la nuit, sous le soleil ou la pluie, ils répondent présents.

Outre l’appréciation de l’activité, Narcisse Wandji fustige la déréglementation de l’exercice de ce métier. L’amateurisme des conducteurs, les excès de vitesse, la conduite illicite, la surcharge de passagers, le refus du port du casque, etc. sont autant de failles qui sont déplorées dans ce court-métrage, à la fois hilarant et éducatif.

En parallèle, «Benskins» c’est le panorama du Cameroun, avec tous ces rouages, pris sous l’angle d’un métier du secteur informel qui est en pleine mutation. Le réalisateur dénonce également, à travers quelques scènes, la persistance des violences faites aux femmes, la délinquance juvénile et le vol qui battent le plein dans les rues du pays.

Sorti dans le cours du premier trimestre de cette année, « Benskins » puise notamment son charme dans la qualité de ses images, l’originalité de sa bande son, le professionnalisme des acteurs et son rapprochement avec la réalité qui reflète, de façon globale, la vie de tous les jours et les habitudes des Africains.

Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
L’affiche du film « Benskins » de Narcisse Wandji/DR
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