Présidentielle du 21 mars :le porte-parole de Denis Sassou N’Guesso s’exprime

Lundi, Avril 5, 2021 - 14:15

Directeur national adjoint de campagne et porte-parole du candidat Denis Sassou N’Guesso à la présidentielle du 21 mars, Anatole Collinet Makosso évoque dans une interview exclusive aux Dépêches de Brazzaville la victoire du chef de l’Etat sortant avec un score sans appel de 88,57%, et rappelle les défis qui attendent l’élu les cinq prochaines années.

Décrivant avec une bonne dose de satisfaction le parcours de celui qui commande aux destinées du Congo depuis bientôt quatre décennies, Collinet Makosso trouve dans l’adhésion des Congolais au projet de société de Denis Sassou N’Guesso, « Ensemble, poursuivons la marche », le résultat de l’attachement à un dirigeant qui marque de son empreinte la transformation du Congo. Et apporte à ses concitoyens des réponses sur les plans sociologique, psychologique et politique. 

Que doivent attendre les Congolais de cette nouvelle mandature, quelle sera la place des jeunes et des femmes, comment faire de l’agriculture un levier pour la diversification de l’économie ? Le porte-parole de Denis Sassou N’Guesso répond à toutes ces questions et, actualité oblige, revient aussi sur la disparition de l’un des candidats à l’élection, Guy-Brice Parfait Kolélas.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Comment expliquez-vous le score de 88,57% obtenu par le candidat Denis Sassou N’Guesso. Certaines langues le discréditent ?

Anatole Collinet Makosso (A.C.M) :  Trois paramètres permettent de comprendre l’élection de Denis Sassou N’Guesso à ce score illustratif de la foi d’un peuple en un Homme.

D’abord, le charisme de l’Homme qui a réussi à faire l’unanimité autour de sa personne et de sa gouvernance. Il y a eu comme un consensus national sur la nécessité de poursuivre la marche vers le développement avec celui qui incarne à lui tout seul, la sérénité, la paix, la sagesse, la concorde et l’expérience. Ce consensus a été observé dans tous les départements. Au travers de ce vote, le peuple a voulu donner une réponse sociologique, psychologique et politique à tous ceux qui voulaient bâtir leur communication tendancieuse sur la longévité au pouvoir.

Au plan sociologique, la culture bantu vénère les Anciens et dans nos sociétés, il est un bonheur de vivre le plus longtemps possible sous le regard tutélaire de ses ascendants. Denis Sassou N’Guesso est pour les générations actuelles une référence morale dont elles ne sauraient se priver. D’où l’engouement des jeunes et des femmes à continuer à l’avoir avec eux comme Guide.

Au plan psychologique, pour le peuple congolais, fort de son expérience et de sa sagesse, Denis Sassou N’Guesso reste à ce jour le seul capable de conduire le peuple pendant les moments d’incertitude que nous traversons. Nul ne peut éluder, dans l’esprit du peuple congolais, ce sentiment de sécurité, de sérénité et d’assurance qu’incarne et lui garantit Denis Sassou N'Guesso.

Au plan politique, trois choses sont à mettre au crédit de cette élection. D’abord le bilan de son action depuis les années 1980 qui, quoique l’on dise, reste une référence pour le peuple congolais. Il existe dans tout le pays des réalisations qui portent les marques de Denis Sassou N’Guesso. En clair, chaque communauté reconnaît en lui, une réalisation qui lui mérite une telle reconnaissance, indifféremment du temps passé aux commandes. Ensuite, le nouvel élan qu’il propose au travers de son projet de société ressuscite l’espoir d’un peuple meurtri par la récession économique et la grave crise sanitaire. Denis Sassou N’Guesso, loin d’être un candidat pour le prestige de la fonction de président, avait choisi, à travers le projet « Ensemble, poursuivons la marche », de porter l’espoir des lendemains meilleurs de son peuple. C’est une nouvelle donne pour le Congo et cela s’est vite révélé par son discours très rassembleur qui fait de lui, l’homme de la situation.

 Enfin, la stratégie mise en œuvre pendant la campagne a permis aux hautes personnalités de la majorité, d’aller convaincre les membres de leurs communautés sir la nécessité de faire le bon choix. Et au travers d’un contrat de performance qui ne dit pas son nom, chaque élu se devrait de donner le meilleur de lui-même pour parvenir à ce résultat. Pour nous, ce sacre de Denis Sassou N'Guesso n’est qu’évidence. Si cela a dû surprendre les occidentaux et tous ceux qui vivent loin des réalités de notre peuple, il ne peut en être le cas pour ceux qui voient Denis Sassou N’Guesso faire sur le terrain et agir pour son peuple.

LDB : Pourtant, ils sont nombreux qui pensent le contraire de ce que vous dites et contestent d’ailleurs les résultats en disant que son bilan chaotique ne saurait justifier un tel score, encore moins son élection.

A.C.M : Bien sûr qu’ils sont environ 12%. On ne parlerait pas de démocratie sans l’existence d’une opinion contraire. C’est la règle. Voilà pourquoi, le président réélu avait réitéré dans son message du 23 mars qu’il a toujours travaillé et travaillera davantage pour tous les Congolais y compris pour ceux qui n’ont pas cru en son projet de société et qui contestent son bilan. Il s’agit quand même de 12% de nos compatriotes - et ce n’est pas rien-, auxquels s’ajoutent certainement une partie de nos compatriotes de la diaspora qui gagneraient à nous rejoindre pour travailler ensemble plutôt que de toujours contester du dehors, annihilant ainsi les efforts collectifs de développement de notre pays, y compris ceux consentis par eux-mêmes grâce aux soutiens qu’ils apportent à leurs familles, lesquels contribuent parfois autant, sinon plus que ce que nous recevons au titre des Aides publiques au développement.  

Ce qu’il faut retenir pour le moment, c’est que Denis Sassou N’Guesso, candidat d’une majorité présidentielle bien structurée, a fait de sa campagne un challenge. Il est allé chercher son électorat dans le Congo profond, dans les zones rurales comme dans les grandes villes et autres localités où il a galvanisé des foules et convaincu plus d’une personne. Les urnes ont parlé. Le souverain primaire a tranché.

LDB : Avec la disparition brutale de lopposant Brice Parfait Kolelas, peut-on invalider les résultats de l’élection présidentielle du 21 mars 2021 ?

A.C.M: Pour le respect de la mémoire de notre compatriote, évitons d’instrumentaliser sa mort à des fins politiciennes, car derrière cette tragique disparition, il y a ses enfants éplorés, une femme inconsolable et une famille meurtrie. À dire vrai, la disparition de M. Guy Brice Parfait Kolelas est un évènement douloureux pour la nation congolaise entière. Cette triste situation s’est produite à un moment où notre pays avait rendez-vous avec son histoire. Nous regrettons cette disparition tragique. Et comme vous pouvez le constater, à l’annonce de son hospitalisation, le président de la République, bien que candidat, s’était mobilisé pour que M. Kolelas, ‘’son fils’’, disait-il, soit soigné dans des meilleures conditions, en France, après avoir fait affréter d’urgence un avion médicalisé. C’est d’ailleurs avec la même spontanéité qu’il avait réagi en 2006, en apprenant l’état de santé dans lequel se trouvait Madame Kolélas (père), à Bamako. Vite il décida de son évacuation en France et engagea après la mort de celle-ci, la procédure d’amnistie et du retour au pays de Bernard Kolélas. Depuis lors, il avait adopté toute la descendance de ce dernier, comme le souhaitait à juste titre M. Bernard Kolelas. On comprend donc que pour le président élu, M. Parfait Kolelas était un fils. Il lui a d’ailleurs rendu un hommage dès les premières minutes ayant suivi la proclamation provisoire des résultats par le ministre de l’Intérieur, en rappelant qu’au-delà des divergences politiques et même idéologiques, Guy Brice Parfait Kolélas était non seulement un fils, mais un brave homme qui a cru en un idéal et mis l’intérêt de la nation congolaise au-dessus de sa personne, au point de mourir sur le champ de bataille, en voulant faire vivre la démocratie dans notre pays.

Que Dieu l’accueille dans sa céleste félicite et nous réitérons nos condoléances les plus émues à sa famille biologique et politique. Que ses militants trouvent en cet instant le courage de braver cette épreuve difficile.

Cela dit, puisqu’il faut donner une réponse complète à votre question, sous réserve de ce que dira la Cour constitutionnelle, certainement saisie de la question, et pour informer notre peuple qui peut se laisser distraire par les impérities déversées çà et là, nous n’avons qu’à nous référer aux dispositions de l’article 70 de la Constitution. Et je sais que nous sommes nombreux à avoir lu, relu et bien compris le sens de cet article 70. Sauf à être de mauvaise foi. Cet article pose la norme du report ou de la reprise des opérations électorales aux termes de ses alinéas 1 et 2.

S’agissant de l’alinéa 1, il convient de retenir que le décès de M. Guy Brice Parfait Kolelas est intervenu au lendemain du vote au titre du premier tour. Il n’est donc pas décédé avant le premier tour du scrutin. Son état morbide pouvait-il être interprété comme un empêchement ? Sa maladie s’est révélée la veille du scrutin. Mieux, le même jour du vote, dans une vidéo postée depuis le lit de l’hôpital, le candidat lui-même a appelé ses partisans à aller voter, signe qu’il ne se trouvait pas dans un cas d’empêchement définitif. L’alinéa premier de l’article 70 ne peut donc s’appliquer dans le cas d’espèce.

Quant aux dispositions de l’alinéa 2, il faut simplement retenir qu’il n’y a pas eu un second tour au cours duquel il aurait été candidat.

LDB : Quest-ce que ce nouveau mandat va changer à la ligne politique habituelle de Denis Sassou NGuesso, nest-ce pas un mandat de trop ?

A.C.M: Encore une fois, je marque mon étonnement face à ces insinuations. Auriez-vous le droit de vous substituer à la volonté populaire pour prétendre dire qu’il s’agit d’un mandat de trop ? « Vox populi, vox Dei » (la voix du peuple est la voix de Dieu), peut-on-dire, pour un peuple dont la maturité n’est plus à démontrer et ce, malgré le lourd tribut payé face à la récession économique et à l’impact de la pandémie Covid-19. N’oublions donc pas de souligner l’importance de l'avis du peuple dans un régime démocratique comme le nôtre.

Le peuple est souverain et cette souveraineté nationale lui appartient à lui seul. Et du nord au sud, de l’est à l’ouest, nous croyons dans la force et la richesse de la diversité de cette population congolaise qui s’est prononcée au travers du scrutin des 17 et 21 mars 2021. Les 9 propositions du projet de société sur la base duquel Denis Sassou N’Guesso a été élu ont cristallisé l’attention des citoyens congolais à lui apporter leurs suffrages, afin de poursuivre avec lui la marche vers le développement de notre pays. Quoi de plus normal !

LDB : Quelles sont les priorités du président élu pour cette nouvelle mandature ?

A.C.M: Il s’agit d’abord et avant tout de consolider la paix et de promouvoir le vivre-ensemble par l’amélioration de la gouvernance publique, le renforcement de l’Etat de droit, l’approfondissement de la décentralisation et de la justice sociale. Il s’agit ensuite d’assurer la relance économique en vue de la création d’emploi, par l’amélioration du climat des affaires, la valorisation du capital humain, la diversification de l’économie, elle-même soutenue par le développement de l’agriculture mécanisée et industrialisée, le développement de l’industrie touristique et culturelle. Il s’agit enfin d’améliorer davantage le cadre de vie des Congolais par une couverture sociale optimale, une meilleure offre de santé, d’électricité et d’eau, un environnement sain.  Selon le nouveau président réélu, le Congo, capitalisant sur ses capacités à résister à la crise économique d’abord et sanitaire par la suite, chercherait à se donner les moyens d’une double stratégie visant à financer la relance nécessaire et à poursuivre la restructuration du profil de l’économie congolaise, dans son ensemble. Cela permettra de tirer profit de nouvelles opportunités visant des scénarios de croissance dès l’entrée en fonction du gouvernement issu de l’élection présidentielle de mars 2021.

Ainsi et en termes simples, l’agriculture, la santé, l’éducation, la culture deviennent des fondamentaux sur lesquels reposent les attentes du peuple. Des fondamentaux auxquels il faut impérativement apporter des réponses claires et ciblées. Une telle ambition n’est possible que si elle est sous-tendue par des réformes en profondeur et une rigueur dans la gestion, à tous les niveaux. Et Denis Sassou N’Guesso s’y est engagé résolument.

LDB : Si lagriculture redevient une priorité, par quel mécanisme pensez-vous concrètement la relancer ?

A.C.M: Réunir en amont les conditions du développement soutenu de ce secteur tout en y attirant de capitaux massifs sera au cœur de la stratégie gouvernementale de mise en œuvre de la politique agricole. L’obligation de mobiliser l’épargne publique autour des défis de relance du secteur agricole est un impératif majeur. C’est dans cet esprit que le président élu voudra faire de l’agriculture, une niche d’emplois surtout pour les jeunes. Vous constaterez qu’avec la mobilisation à travers le territoire de nombreux jeunes producteurs autour de l’Incubateur agricole du Congo (I.A.C), le président réélu s’est fixé une ambition d’éveil de ce secteur en impactant ces jeunes en quête d’emploi et en renforçant leurs capacités managériales. L’objectif du président Denis Sassou N’Guesso est de faire approprier la culture d’agriculteur, gage d’une sécurité économique plus fiable dans notre pays. Notre candidat a choisi de faire de l’agriculture le moteur du développement du Congo de demain. La mise en valeur des 10 millions d’hectares de terres arables congolaises permettra de réduire les importantes importations de vivres de l’ordre de 700 milliards de FCFA, l’année. Au-delà des incubateurs agricoles, le président entend poser des bases sur le plan technique, en privilégiant la politique des qualipoles comme des bases opérationnelles où vous avez toute l’infrastructure qui permet d’évaluer la nature des sols et les cultures à y développer, jusqu’à la chaîne de conservation des produits agricoles. Relancer l’agriculture, c’est aussi créer des conditions d’accès à la terre comme le prévoit le Plan national d’affectation des terres. Il s’agit aussi de faciliter l’accès aux crédits à taux bonifié qui respectent les cycles culturels, en tenant compte de la spécificité des spéculations à développer. Désormais, en termes de production agricole, une compétition interdépartementale devrait avoir lieu, à l’effet de développer dans chaque région une nouvelle dynamique agricole. Ces fondamentaux peuvent aider à relancer l’agriculture à partir du fonds de soutien agricole qui est en train d’être réformé. De nombreux partenaires attendent la mise en place rapide de ces réformes, afin de nous appuyer.

De la mobilisation de la ressource pour le financement de ce secteur agricole, de la formation des techniciens et des agriculteurs qualifiés dépend le progrès économique du Congo.

LDB : Quel rôle le président élu veut-il faire jouer à la femme, face à ces nombreux défis de développement du Congo pour les cinq prochaines années ?

A.C.M: l’implication et la responsabilité des femmes dans la société congolaise est un facteur de progrès incontestable. Pour le candidat, la femme est à mettre au cœur du développement. Malgré leur marginalisation, récuseraient certaines mauvaises langues, les femmes congolaises sont créatrices et actrices incontournables dans tous les secteurs socio-économique, politique et culturel. A travers le livre-programme ‘’ Ensemble, poursuivons la marche’’, le président élu a fixé le cap en redéfinissant de façon nouvelle la place de la femme. Le partenariat homme-femme dans la société congolaise résoud la question de la présence de la femme dans les sphères de décision. Au Parlement, au gouvernement et dans d’autres structures institutionnelles, la place et le rôle de la femme sont devenus un défi majeur. La représentativité qu’on souhaite équilibrée est en cours. Cette politique visant à faire jouer à la femme un rôle de premier plan dans le relèvement économique du Congo est au cœur de la mise en œuvre des neuf propositions de Denis Sassou N’Guesso, pour les cinq prochaines années. La femme est donc un vecteur de justice sociale et de réconciliation durable. Notre candidat l’avait souvent répété pendant la rude période électorale.

LDB : Et qu’en est-il de la jeunesse ?

Le contrat entre Denis Sassou N’Guesso et la jeunesse est un contrat de cœur et de raison. C’est d’ailleurs à cette jeunesse que le Candidat avait soumis en premier lieu son projet de société pour s’assurer de la compatibilité et de son adéquation avec les attentes des jeunes. Il l’a fait au travers d’une consultation qu’il avait personnellement commandée en se servant des outils qu’utilisent les jeunes eux-mêmes, à savoir Facebook, Twitter, Instagram, WhatsApp. Les résultats de cette consultation ont été rendu publics lors de son meeting d’ouverture de la campagne le 5 mars 2021, à Pointe-Noire et lors de la Conférence de presse du 6 mars dans la même ville de Pointe-Noire. Une démarche que les jeunes ont très bien appréciée, au point d’avoir à proposer au candidat un ordre de priorités que ce dernier s’est engagé à suivre. Les jeunes n’ont jamais oublié que Denis Sassou N’Guesso est l’initiateur de la gouvernance intergénérationnelle. Ils lui ont même rendu un hommage anthume pour cela. Denis Sassou N’Guesso saura tenir ses engagements à l’égard de sa jeunesse en l’impliquant davantage dans la gouvernance publique et dans son projet de lutte contre la dépendance alimentaire.

 

 

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