Vient de paraître : « La vie cachée d’un homme connu » d’Evy Yang

Vendredi, Avril 23, 2021 - 15:04

Edité par St Honoré à Paris, ce roman biographique de 222 pages se présente comme un vibrant hommage à Alphonse Yanghat, un des pionniers de l’athlétisme et du football congolais.  

 « Le plus important dans la vie, c’est l’héritage qu’on laisse pour la postérité ». Pour ne pas perdre la mémoire d’Alphonse Yanghat, ce grand athlète et footballeur qui a marqué son pays la République du Congo, Espérance Victoire Yanghat dont le nom de plume est Evy Yang raconte la vie de celui qui fut son père (mort le 18 avril 2018), une partie de la vie que le grand public ignore.

Alphonse Yanghat est né un dimanche 4 mai 1947 à Bétou au village Mokakémbé.  De parents paysans qu’il a quittés à l’âge de 7 ans pour suivre une meilleure scolarité ailleurs. C’est à cet âge même qu’il perdit son père. Ainsi l’orphelin qu’il était, coupé très tôt de l’affection des géniteurs, a évolué avec un certain esprit de combativité l’ayant permis d’exceller dans ses études jusqu’à l’université et en même temps dans le domaine sportif comme athlète et footballeur. Ce dernier domaine est celui qui lui a valu la renommée grâce à un palmarès élogieux : « Au fil des années, il décrocha cinq titres de champions avec son club (Aiglons Cara) et participa à quatre reprises à la Coupe d’Afrique des clubs champions, dont celle de 1974 qui fut victorieuse. Il avait été second buteur cette année-là avec 9 buts à son actif. Au cours de cette épopée inoubliable, il avait édifié tout un peuple. » (P.113).

L’auteur dans ces investigations a rencontré, en effet, quelques personnes ayant côtoyé Alphonse le « One » pour les intimes. Surnom qui lui fut attribué parce qu’il marquait souvent le but décisif à chaque match, en tant qu’avant-centre. En dehors du chroniqueur sportif Joseph Gabio (P.115) et des animateurs de la rubrique de sport du journal catholique La Semaine Africaine (Pp. 146 et 218), la plupart des témoins des exploits et de la chaleur amicale de la star sont ces anciens coéquipiers de Cara ou de l’équipe nationale des Diables rouges. Il s’agit entre autres de Joseph Bagamboula-Mbemba, alias Tostao (P.123), Emmanuel Mboungou (P.127), Jean-Jacques Ndomba (P. 130), Gaston Nganga Mwivi (P.150), Sébastien Lakou (P.151), Felix Foutou (P.152), Gilbert Poaty (P.152), Jean-Bertrand Baleckita (P.153), Itsa (P.155)… leur témoignage élogieux sur Alphonse Yanghat figure en bonne place dans la trame de ce roman.

La vie d’Alphonse Yanghat nous révèle le contraste entre les sportifs congolais des années 60-80, à ceux d’aujourd’hui qui en dehors du sport ne se soucient pas d’avoir d’autres qualifications, le pire beaucoup sont ceux qui se réfugient dans l’exercice du sport pour échapper aux études secondaires, supérieures ou professionnelles.

Cependant, loin d’être exclusivement un livre documentaire, ce livre demeure un roman, donc à la fois une œuvre de témoignage et à effet de fiction. Il laisse transparaître des thématiques connexes comme celles des coutumes et croyances traditionnelles négro-africaines (Pp.15, 16, 18, 89 et 164), quelques indices sociohistoriques sur la patrie de l’auteure, des thèmes qui donnent à cet ouvrage une certaine valeur pédagogique et anthropologique. Et à côté du roman, Evy Yang a publié une bande dessinée toujours sur la vie de son père Alphonse Yanghat, autrement dit le One. 

Aubin Banzouzi
Légendes et crédits photo : 
Couverture de l'ouvrage
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