Kokutan’Art : un photographe, une image

Vendredi, Avril 23, 2021 - 14:59

Les photographes de plusieurs pays participent actuellement aux rencontres internationales de photographie et d’auteur de Brazzaville, qui se tiennent dans la capitale congolaise depuis le 20 avril, sous le label Kokutan’Art. Nous vous invitons dans cette édition et dans les prochaines à découvrir l’Afrique sous l’œil aiguisé d’un photographe participant à ce festival. Ouvrons le bal avec Francis Kodia.

« Le temps Conté », c’est sous ce thème que Francis pointe son objectif sur « Mboka », sujet principal de ses tableaux, dont la traduction en français est « le Pays ». Sous son regard affûté, le photographe transforme l’objet de représentation ou d’imagination en objets de réalité. Il aborde en image un des maux qui minent l’Afrique : la gestion du pouvoir par les politiques.

Au-delà de l’image, le photographe laisse échapper des mots, en caressant le rêve d’un temps où la chape de béton se brisera pour libérer la parole et la libre expression. Les tableaux de Francis fustigent les temps de la dictature et du totalitarisme, encore en vigueur dans certains pays africains, ainsi que les ravages qu’ils occasionnent.

Il dénonce

« Notre temps, sans doute marqué par divers bouleversements (politique, social, économique et autres) porte les stigmates de l’imprudence politique, de l’égoïsme, de la mal gouvernance, de la gabegie, de l’abus du pouvoir et du manque de perspectives et d’alternance.

La patrie a pour rôle de garantir la paix sociale, le développement de sa population et la bonne gouvernance. Cependant, la dictature matte le peuple, le pousse à la révolte, aux vandalismes, à l’immigration clandestine et à toutes formes de dérapages social, politique et culturel.

L’absence de la liberté d’expression, les arrestations arbitraires, le tribalisme, le népotisme, la xénophobie et tant d’autres maux sont à la une des informations.

Je présente la veste comme symbole du pouvoir, la cravate celui de la patrie et le jeune garçon comme métaphore de la population. Le clair-obscur est la situation que vivent les peuples, mais surtout l’espoir qu’ils ont de voir un jour la vie leur sourire.

Ma vision photographique est en rapport avec la thématique de la gestion du pouvoir par les hommes politiques qui sont censés protéger la population ou qui s’autoproclament comme des leaders thaumaturges, mais qui en réalité sont des gourous et des démagogues sans vergogne.

Une alternance politique et un dialogue franc et inclusif sont des pistes que je suggère dans ma démarche. Je rêve du temps où la chape de béton se brisera pour libérer la parole et la libre expression. ».

A la prochaine!

 

                                                                                                         

Durly Emilia Gankama
Légendes et crédits photo : 
Une photographie dévoilée lors du lancement de Kokutan'Art
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