Passionnée, dynamique et la trentaine en cours, Armel Luyzo Mboumba fait partie des rares femmes congolaises qui ont fait de la photographie leur métier. Autrice perfectionniste attachée à des réalisations qualitatives, ses œuvres sont un mélange du réel et de l’abstrait.
« La photographie, ce n’est pas que ma passion; la photographie, c’est mon métier », affirme-t-elle désormais le sourire au lèvre et pleine de conviction. Pourtant, ce n’était pas le parcours auquel elle se destinait.
Après une formation en comptabilité, Armel Luyzo Mboumba décide de se tourner vers la photographie dans un premier temps, et plus largement dans l’audiovisuel, précisément le cinéma. Autodidacte depuis près de quinze ans, elle est depuis quelques années membre du collectif de photographes « Génération Elili » que dirige Baudouin Mouanda et « Mbongui Art photo » coordonné par Lebon Zed. Elle doit en partie son ascension à ces deux plateformes auprès desquelles la jeune artiste a pu bénéficier d’une expérience plus approfondie en photographie.
Formation par-ci, participation à des festivals par-là, c’est surtout sur le terrain, qu’elle a vu son talent et ses connaissances en photographie s’aiguiser. La rue est le nid de son inspiration, car, pour elle, la plupart de la vie s’y trouve. « Photographier est pour moi une nécessité vitale. C’est drôle, mais même lorsque je n’arpente pas les rues du Congo avec mon appareil, je vois des images tous les temps », a fait savoir Armel Luyzo Mboumba.
Son pays a inévitablement conditionné en partie sa façon de voir le monde et surtout de faire voir des images et de raconter des histoires. En promenant son objectif dans la rue, elle parvient à capturer des scènes et moments visant à interpeller la société. Comme le dit-elle : « Tout m’interpelle car j’aime voir et observer le monde et les gens autour de moi. C’est une source inaltérable d’information pour divertir et en même temps éduquer ».
En général, Luyzo travaille sur des thématiques classiques portant sur le renouvellement du passé et la découverte des sentiments, l'écologie et biens d'autres. Ce choix est une manière pour elle de récupérer des histoires antérieures et présentes. Une sorte de machine à remonter le temps, à travers laquelle elle trouve une possibilité de partager et d’échanger avec toutes les générations.
En parallèle, en élargissant sa passion pour la photographie, Armel Luyzo souhaite faire bonne figure dans l’univers du cinéma. A ce propos, elle avait été sélectionnée parmi plusieurs candidatures à participer au projet Trait D’union et après deux mois de formation à un atelier dédié à l’écriture et à la réalisation cinématographique organisé par l’Institut français du Congo,
Luyzo a réalisé son premier film fiction court-métrage de 15 min intitulé « Mr. Sam ». Un thriller psychologique racontant l’histoire d’un écrivain schizophrène. En octobre 2018, elle a été invitée au Festival international de Kinshasa pour des ateliers professionnels des réalisateurs et réalisatrices des deux Congo. Actuellement, Luyzo participe aux Rencontres internationales de la photographie d’Auteur de Brazzaville (Kokutan’Art) et expose sur le thème « La pollution ». Au-delà du travail de recherche d’une artiste, ce projet montre son engagement dans la lutte contre ce phénomène climatique et la destruction des forêts.