Les États-Unis d’Amérique ont organisé, les 21 et 22 avril, une table ronde en visioconférence consacrée sur le climat. La République du Congo a été représentée par la ministre du Tourisme et de l’Environnement, coordonnatrice technique de la commission climat du bassin du Congo (CCBC), Arlette Soudan-Nonault.
L’intervention de la représentante de la République du Congo, la ministre du Tourisme et de l’Environnement, coordonnatrice technique de la CCBC, au cours de ces assises présidées par le secrétaire d’État américain en charge de l’Environnement, John Kerry, a été essentiellement marquée par une plaidoirie en faveur du bassin du Congo, deuxième poumon écologique mondial.
Dans son adresse, la ministre Arlette Soudan-Nonault a indiqué que selon les Nations unies, les pays en développement ne produisent que 1% des gaz à effet de serre mondiaux mais en sont les premières victimes directes. La vie de cent-vingt millions de personnes en situation d’extrême pauvreté est à la merci des calamités climatiques, a-t-elle déploré. Elle a pris le cas de la République du Congo, pour laquelle en 2019, 170 000 personnes ont été frappées par les inondations. Elles ont tout perdu. En 2020 les chiffres ont été encore plus critiques. « Les faits sont durs, les faits sont injustes mais ils incarnent notre réalité », a-t-elle déclaré.
La ministre du Tourisme et de l’Environnement a rappelé à John Kerry, qu’en 2016, à Marrakech, il était avec eux lors du sommet des chefs d’État africains, lorsque le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, sur proposition de sa Majesté Mohammed VI, roi du Maroc, a relevé le défi du troisième millénaire en portant le Fonds bleu pour le bassin du Congo.
C’est ainsi que seize chefs d’État, soudés par la volonté de prendre leur destin en main, ont décidé de créer le premier mécanisme de financement africain pour l’Afrique en vue d’assurer la préservation du second poumon écologique durable de l’Afrique centrale. « Pour mémoire, nos tourbières représentent avec 30 milliards de tonnes carbone un puit de carbone équivalent à 15 et à 20 ans des émissions des Etats-Unis et à trois années des émissions totales de la planète, selon le GIEC », a rappelé la coordonnatrice technique de la CCBC,
Un portefeuille d’investissement de dix milliards de dollars pour les dix prochaines années a été élaboré par les meilleurs experts internationaux, en liaison étroite avec les pays du bassin du Congo. « Energie, eaux, assainissement, déchets, transports, ces investissements sont une feuille de route pour la mise en œuvre de nos contributions nationales déterminées et le respect de nos engagements pour l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris », dit-elle. Une gouvernance a été approuvée à l’unanimité décidant de confier la gestion des fonds à un partenaire de confiance, une banque de développement pour en assurer une gestion conforme aux standards fiduciaires internationaux.
Les USA s’engagent résolument en faveur du Fonds bleu pour le bassin du Congo
La ministre du Tourisme et de l’Environnement, coordonnatrice technique de la CCBC a informé l’auditoire au cours de cette table ronde que le Fonds bleu pour le bassin du Congo est prêt. Il reste désormais à l’abonder. De nombreuses promesses de financement se sont exprimées. Les Etats-Unis sont pour l’instant silencieux. « Lors de la COP 26 à Glasgow, Le fonds bleu pour le bassin du Congo sera notre note d’espoir et notre nouvelle source d’inspiration », a-t-elle martelé.
Arlette Soudan-Nonault a profité de l’occasion qui lui a été offerte pour affirmer que le monde entier se félicite du retour des Etats-Unis d’Amérique dans l’Accord de Paris, l’Afrique s’en réjouit et espère à nouveau. « Excellence Kerry, si vous voulez frapper fort contre le changement climatique en Afrique et réaffirmer le rôle moteur des Etats-Unis dans cette mobilisation mondiale, sauvez l’immense puit de carbone que constituent les forêts et les tourbières du bassin du Congo ! Il aura fallu des millénaires pour créer les forêts d’Afrique centrale, seuls cent ans suffiront à les anéantir selon les experts du GIEC si nous n’interrompons pas le processus de destruction engagé. La population en Afrique devant atteindre deux milliards dans moins de 37 ans et, dans 86 ans, trois naissances sur quatre se produiront sur le continent. Là est notre enjeu », a insisté la ministre Arlette Soudan-Nonault.
Enfin, paraphrasant le président Denis Sassou N’Guesso, elle a rappelé qu’une partie essentielle de l’oxygène du monde est africain. « Aidez-nous à le préserver. Aidez-nous à vous aider. Devenez les premiers contributeurs du fonds bleu, là est votre défi. »
Convaincu par les propos développés par la ministre du Tourisme et de l’Environnement du Congo, coordonnatrice technique de la CCBC, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a indiqué que son pays s’engagera résolument en faveur du Fonds bleu pour le bassin du Congo.