Après moult tergiversations, le gouvernement Sama Lukonde a finalement été investi par la chambre basse du Parlement.
C’était au cours de la plénière du 26 avril qui a vu quatre-cent dix députés sur les quatre cent douze présents approuver le programme gouvernemental présenter par le Premier ministre dans un hémicycle qui compte cinq cents membres. Un record pour le nouvel exécutif national de qui les Congolais attendent des solutions concrètes à impact direct sur leur quotidien.
Le programme présenté par Sama Lukonde contient quinze piliers ciblant quatre secteurs, à savoir la pacification de l'est du pays, la reconstruction du pays, l'Etat de droit et le social. Ce programme étalé sur trois ans devrait coûter 36 milliards de dollars américains. Jean-Michel Sama entend augmenter le budget annuel actuel de 6 à 12 milliards USD et dit vouloir compter, entre autres, sur la signature d’un programme avec le Fonds monétaire international pour 1,6 milliard. En fin de compte, un programme avec trois-cent quarante actions pour les deux ans et demi restant du premier mandat du président Félix Tshisekedi.
Si pour certains députés, les prévisions sont bien à la hauteur des ambitions que nourrit le grand Congo pour essayer de rétablir les équilibres rompus en faisant bouger les lignes, pour d’autres, il n’est pas assorti des indications claires sur base desquelles il pourrait être évalué à des échéances déterminées.
Une chose est sûre, c’est que le plus dur commence pour Sama Lukonde et son équipe qui ont intérêt à redonner espoir aux Congolais en faisant preuve d’ingéniosité avec des solutions novatrices. Cependant, des notes de scepticisme ne manquent pas pour mettre en évidence le côté aléatoire d’un programme certes ambitieux, mais dont l’exécution risque de se buter à certaines difficultés. « Je note que le programme est trop ambitieux, parier des ressources de 300% sur 3 ans peut être hasardeux. Il y a risque d’impasse pour son exécution », avait réagi le député Sessanga sur son compte Twitter.
L'un des défis majeurs que doit relever l'actuel ministre est l'addiction du pays au secteur minier qui freine le développement économique du pays. Le nouveau gouvernement devra également tabler sur des initiatives visant à mobiliser davantage des ressources financières au profit du trésor en maximisant notamment la mobilisation des recettes pour la matérialisation du programme quinquennal du chef de l’Etat.
En outre, l’amélioration du pouvoir d’achat, la création d’emplois, le renforcement de la sécurité dans l’est du pays, la gratuité de l’enseignement et le meilleur accès aux soins de santé, compotent parmi les grandes attentes de la population RD-congolaise pour lesquelles le nouveau gouvernement est en droit d’apporter des réponses idoines.