Publié par Le Lys Bleu (Paris), ce recueil de poésie peint en cent-six pages les sentiments personnels du poète sous forme de monologues, à travers une soixantaine de poèmes.
« Les humeurs sur mon chemin » est un recueil de poèmes qui compte cinq parties. « Les humeurs », la première partie, est l’expression de l’indignation du poète devant l’inconstance du caractère humain et le caractère changeant de l’existence en général. Le poète tire par exemple quelques vers rimés de son biotope natal. Ici, il décrit l’ambiance morbide des marchés domaniaux de Pointe-Noire. « Tié-tié et Grand-marché devenus des prisons libres/ Sont le symbole d’une vie contrite et déconfite/ Où l’on traîne ses peines de douleurs ivres/ Le cœur et l’âme armés d’une espérance livide », écrit-il.
La deuxième partie, « Pour la famille », est un hommage rendu à ses parents, notamment à son père, sa mère et sa sœur. Notons ce cas de figure de la gratitude filiale du poète à l’égard de sa mère, avec des mots proches du poème « ma mère » de J. Ecart ou de « A ma mère » de Camara Laye : « Je me souviendrai de tes nuits sans sommeil/ De tes jours, somnolant d’éveil et de fatigue/ Non, non, non jamais, mère, jamais de la vie/ Je n’oublierai de m’être nourri de ta souffrance » (page 33).
« Sur ma foi », cette troisième partie est une évocation des convictions personnelles du poète. D’un tempérament épicurien, le poète confesse une foi liquide à laquelle il porte de grands regrets, à travers un lyrisme libertaire. D’où, le symbolisme du poème « CTRL+Z » témoignant une certaine quête de perfection malgré les pesanteurs de notre condition humaine : « Alors j’aurais simplement fait CTRL+Z à mes fautes/ Ces rouges ou ces verts effacés d’un bond dans le passé/ D’un revers de touches j’aurais annulés chaque acte frappé/ Ces actions qui ne sont que la violation des règles hautes » (page 72).
Dans la quatrième, « Aux politiques », l’auteur comme Victor Hugo donne la vision du poète-prophète vis-vis à de la gestion de la société contemporaine. Témoin de son temps, le poète encourage la vertu et dénonce les erreurs fatales des gouvernants, ainsi que leur insensibilité face aux douleurs de leurs congénères. « L’homme de pouvoir est sourd d’oreilles/ L’homme puissant est aveugle des yeux/ Il n’a que ses désirs pour guide/ Il n’a que sa soif pour conseiller », clame le poète.
« Mes humeurs énamourés », la dernière partie du recueil, révèle comme dans les précédentes la poétique majeure et multigenre (sonnet, pantoum, poésie libre, etc.) d’un jeune auteur qui a su extraire la joie de l’amour dans le creuset de la souffrance humaine et de l’errance intérieure, tout en demeurant solidaire aux heurts et malheurs de ses pairs.
Avenir Blaise Diabankana est auteur de plusieurs ouvrages dont, « Le meurtre de Daby Vicam », « Lettre aux sentiments », « Coup de théâtre ».