Lancé en 2007 avec comme objectif planter des arbres sur 100 millions d’hectares en vue d’arrêter l’avancée du désert, du Sénégal à Djibouti, le projet manque de financements et d’eau.
La grande muraille verte est un tracé de 8000 km de long sur 15 km de large, pour revégétaliser d’ici 2030, 100 millions d’hectares, et ainsi empêcher que le sable gagne du terrain sur les arbres desséchés. Mais des fonds manquent y compris de l’eau pour arroser les acacias. Seulement 4% de l’objectif a été atteint depuis que ce projet a été lancé en 2007, qui devait traversé 11 pays, allant du Sénégal à Djibouti.
L’objectif est de lutter contre la désertification et le changement climatique avec le financement, entre autres, de la Banque mondiale (BM), l’Union européenne (UE). Pour relancer le projet, et pour une meilleure gestion d’eau, un directeur vient d’être nommé sans moyens financiers. Sur des milliards d’euros déjà mobilisés, très peu ont été mis au service de ce chantier pharaonique, qui a pris 10 ans de retard, et est resté dans son état embryonnaire, laissant le désert avancé. Seulement 4% des territoires concernés ont été reboisés. Le "One Planet summit", pour la biodiversité, a pris les choses en main, malgré l’insécurité ambiante dans la région.
La réalisation de la" Grande muraille" va transformer la vie de 100 millions d’habitants, créer10 millions d’emplois verts et piéger 250 millions de tonnes de carbone. Dans son rapport d’étape présenté en septembre 2020 par les Nations unies, à peine 4% de l'objectif prévu pour 2030 a été atteint. Soit 4 millions d'hectares de terre aménagés sur les 100 millions du programme, dont la moitié réalisée par la seule Ethiopie et son ambitieux programme de reboisement.
L’argent manque et seul un financement international pourra faire avancer le projet. La plupart des Etats de la région font partie des pays les moins avancés. De plus, les territoires concernés par le projet connaissent de faibles précipitations et un climat d’insécurité ambiant - Le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso, le Mali… A cela s’ajoute l’aspect technique lié à la main-d’œuvre pour les opérations de reforestation. Le rapport des Nations unies appelle au recentrage du projet, à tenir compte de la bonne gestion durable des terres.
Des critiques sont portées par exemple, à la méconnaissance du taux de réussite des plantations, à la gestion de l'eau, aux pratiques culturales, à la remise en culture de terres dégradées, et à une dispersion des aides. Il y a également des distorsions en matière de fonds perçus. Les pays déclarent avoir reçu 149 millions de dollars de financement extérieur, alors que les contributions individuelles des Etats membres déclarées s'élèvent à environ 53,4 millions de dollars. Ainsi, les Etats auraient investi dans des programmes plus pertinents à leurs sens, que ceux concernant strictement la zone de la "Grande muraille verte".