Covid-19. un plan de 50 millions de dollars pour accélérer la vaccination dans le monde

Samedi, Mai 22, 2021 - 15:15

A Rome, les principaux producteurs de vaccins, le G20 et le FMI se sont engagés vendredi à accélérer la vaccination dans les pays en développement pour mettre un terme à la pandémie.

Alors qu'un tiers des habitants des pays les plus riches ont déjà eu au moins une première dose, ils sont seulement 0,3% dans les pays pauvres, selon Covax, le mécanisme mondial ayant pour but d’assurer un accès équitable aux vaccins.

Invités lors d'un sommet sur la santé à Rome, co-organisé par la présidence italienne du G20 et la Commission européenne, les laboratoires Pfizer/BioNTech, Moderna et Johnson & Johnson ont promis de fournir 3,5 milliards de doses aux pays en développement en 2021 et 2022 : 1,3 milliard de doses cette année, le reste en 2022. Les sérums seront accessibles à prix coûtant, pour les pays à faible revenu et à prix réduit pour ceux à revenu intermédiaire.

L'Union européenne a annoncé, de son côté, qu'elle apporterait 100 millions de doses cette année, l'Italie 300 millions d'euros et la France 30 millions de doses via Covax. "Tout le monde, partout" doit avoir accès aux vaccins, a souligné la présidente de la Commission de Bruxelles, Ursula von der Leyen, tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fustigé "le nationalisme vaccinal".

L'accès des pays les plus vulnérables aux vaccins, la solidarité internationale et la prévention des futures pandémies étaient au coeur de cette réunion des chefs d'Etat et de gouvernement du G20, auxquels ont été associés la Commission européenne, des Etats d'Afrique et d'Asie ainsi que 12 organisations internationales et fondations privées.

Pour mettre fin à la pandémie et à ses conséquences économique et sociale dévastatrices, le Fonds monétaire international (FMI) a parallèlement présenté à Washington un plan, dont le financement est estimé à 50 milliards de dollars avec un objectif de vaccination d'au moins 40% de la population mondiale d'ici la fin de l'année.

Si la somme paraît significative, elle est très modeste au regard des plans de relance massifs mis en place par les pays riches - comme le dernier de 1.900 milliards de dollars aux Etats-Unis. Elle est aussi jugée faible par rapport aux avantages potentiels d'une fin plus rapide de la pandémie, estimés à environ 9.000 milliards de dollars pour l'économie mondiale d'ici 2025, estiment les économistes du Fonds mondial.

Le FMI préconise notamment d'accorder des subventions supplémentaires à Covax, de consentir des dons de doses excédentaires et d'assurer les flux transfrontaliers gratuits de matières premières et de doses de vaccins. Covax a signé jusqu'ici des accords d'approvisionnement pour 1,8 milliard de doses, permettant de vacciner 30% des populations concernées, mais est encore en manque de financements.

La déclaration finale du sommet de Rome devrait affirmer l'engagement des pays les plus riches à favoriser la production de vaccins en Afrique, grâce au transfert de technologie. "Nous devons vacciner le monde, et vite", a prévenu le Premier ministre italien, Mario Draghi. Le texte ne devrait cependant pas soutenir l'idée d'une suspension provisoire des brevets des laboratoires pharmaceutiques pour les vaccins, mais plaider en faveur du partage volontaire des licences et de la levée des obstacles aux exportations.

La suspension des droits exclusifs des brevets est encouragée par Washington mais l’Europe a exprimé son scepticisme, mettant en avant la longueur et la complexité du processus. Le président chinois Xi Jinping de son côté a redit son soutien à la levée temporaire des brevets  et annoncé une aide de trois milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour soutenir la lutte contre la pandémie et la relance économique.

Le sommet de Rome se tient à la veille de la 74e Assemblée mondiale de la Santé (du 24 mai au 1er juin), dont le principal enjeu est la réforme de l'OMS et sa capacité à coordonner la réponse aux crises sanitaires mondiales et prévenir de futures épidémies.

France. La vaccination réduit de 87% le risque de formes graves de Covid-19, chez les plus de 75 ans , sept jours après l'injection de la 2dose, selon la première étude en vie réelle en France, rendue publique vendredi. Cela signifie que les personnes vaccinées de plus de 75 ans ont neuf fois moins de risque d'être hospitalisées que celles du même âge non vaccinées.

Russie. Le maire de Moscou s'est montré préoccupé par la lenteur de la vaccination dans la capitale russe. Des centres de vaccination ont été ouverts partout en ville, mais seuls 1,3 million de Moscovites sont allés se faire immuniser, soit 10% de la population. Le président Vladimir Poutine est monté au créneau ces dernières semaines pour convaincre les Russes de se faire vacciner au plus vite pour atteindre l'immunité collective à l'automne 2021. La Russie a développé quatre vaccins, dont le Spoutnik V est le plus utilisé.

Football européen. La crise sanitaire devrait coûter plus de 8 milliards d'euros aux clubs européens de football sur deux saisons, un brutal coup d'arrêt, après vingt ans de croissance ininterrompue, selon un rapport de l'UEFA publié vendredi. La pandémie n'a épargné aucun club, les privant au minimum de 10% des revenus attendus en 2019/20 et 2020/21. Sur ces deux saisons, l'instance européenne évalue à 8,7 milliards d'euros le manque à gagner cumulé au sein de ses 55 championnats, dont 7,2 milliards d'euros pour les 711 clubs les plus importants et 1,5 milliard pour les autres.

Julia Ndeko avec AFP
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