Le secteur des transports au Congo est en déclin depuis quelques années. La modernisation du Chemin de fer Congo-Océan(CFCO) et l’équipement de la Société congolaise de transport fluvial (Socotraf) font partie des dossiers prioritaires que va s’atteler à résoudre le nouveau ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande.
L’entreprise publique de transport ferroviaire est en pleine déliquescence, confrontée à des difficultés financières et des revendications sociales. Endommagé durant le conflit armé dans le département du Pool entre 2016 et 2017, le réseau ferroviaire du CFCO est fortement dégradé avec des rails peu résistants aux inondations.
Les réformes annoncées et des accords conclus dans ce domaine n’ont pas pour l’instant permis de redresser le CFCO. Mis en service depuis 1934 puis relancé en 1962, le chemin de fer dispose d’un réseau d'une longueur de 886 km, soit 510 km entre Pointe-Noire et Brazzaville, 285 km de Mont-Bélo à Mbinda et 91 km du tronçon hors de la ligne.
En avril 2017, le gouvernement congolais et la société China civil engineering construction corporation (CCECC) ont signé un protocole d’accord pour la reprise de l’opérateur public de chemin de fer. La société chinoise CCECC s’était engagée à dépêcher ses meilleurs experts à Brazzaville pour les études de faisabilité.
À travers ce protocole d’accord, la société chinoise devrait réhabiliter non seulement des lignes Pointe-Noire/Brazzaville (510km) et Mont-Belo/Mbinda (285km), mais également construire de nouvelles lignes entre Lékana et Sembé (330km), Ouesso et Garabinzam (340km), Lékana et Brazzaville (386km) enfin entre Komono et Mossendjo (80km). Le gouvernement a signé d’autres accords portant sur l’achat de nouvelles locomotives et la modernisation des installations ferroviaires. Mais toutes ces initiatives sont encore au stade de projet.
Pour essayer de booster le trafic fluvial et Socotraf, l’État congolais a sollicité les services d’une société danoise JGH Marine. Le protocole d’entente, conclu en mars 2020, prévoit la réhabilitation des unités navigantes de l’armateur public et de la construction d’un chantier naval en terre congolaise. L’accord qui fait suite aux conclusions d’un mémorandum signé le 28 mai 2019 à Brazzaville lors de la visite d’une délégation des investisseurs du Danemark devrait permettre de relancer les activités du secteur de transport fluvial se trouvant depuis un certain temps dans une sorte d’hibernation.
Spécialisée dans la navigation fluviale, la société JGH Marine s’emploiera, entre autres, à former les cadres congolais, à réfectionner des bateaux, des équipements et autres matériels de travail afin de faire revivre un secteur susceptible de contribuer à la diversification de l’économie et au développement du pays. Malgré cet engagement et beaucoup d’autres initiatives, les travailleurs navigants ne voient pas toujours le bout du tunnel.
Le ministre Jean-Marc Thystère Tchicaya, qui a pris ses fonctions le 21 mai dernier, sera interpellé sur le financement des opérations de dragage, de l’entretien des berges, des barrages et écluses du chenal navigable. Car, la reprise effective des activités fluviales aura un impact important sur les conditions de vie des populations riveraines du fleuve Congo, de l’Oubangui, de la Sangha et d’autres cours d’eau navigables. Elle va entrainer un rebond du trafic des marchandises et passagers, de l’amélioration des recettes portuaires et du développement de l’économie fluviale.