Voir ou revoir : « Viva Riva » de Djo Tunda Wa Munga

Vendredi, Mai 28, 2021 - 13:37

Thriller congolais d’environ 1h 38 min, « Viva Riva » parle des trafics criminels à Kinshasa à travers une nouvelle génération de jeunes assoiffés de richesses dans le seul but de se faire une renommée dans la société.

Sorti en 2010, « Viva Riva » a connu un grand succès à l’époque, et même aujourd’hui. Cela du fait que le pays balbutiant encore sur la scène cinématographique, le réalisateur congolais Djo Tunda Wa Munga a su présenter un film assez unique qui peint Kinshasa telle qu’elle : Kinshasa de la fête, de la passion et des relations avec les femmes, Kinshasa de nuit avec toute son insécurité, Kinshasa de jour avec ses problèmes d’infrastructures et de fonctionnement…  

Ambitieux et rêveur, Riva revient à Kinshasa après une dizaine d’années en Angola. Il débarque sur une barge chargée de fûts d’essence qu’il a détournés à son ex-patron, César, avec pour but de les revendre à un prix bien plus élevé que d’habitude sur le marché. Pendant que le jeune homme savoure la vie en don juan de la ville de Kinshasa avec l’argent, les femmes et l’ivresse à sa guise, il ne se doute pas que ses anciens collaborateurs sont activement à ses trousses et prêts à tout pour en découdre avec lui.

En dressant le portrait d’une personne qui rentre au pays, Djo Tunda Wa Munga voulait avant tout montrer l’importance de voyager afin de découvrir d’autres cultures, d’explorer d’autres horizons. Pour lui, le retour au pays après un séjour à l’étranger, permet de percevoir autrement les réalités nationales. En effet, le réalisateur congolais voulait parler de Kinshasa qu’il aime et de ce qu’il sait de cette ville qui fait partie de sa vie.

Et il n’a pas fait de demi-mesure car le film est puissant, tranchant et surtout réservé aux adolescents à cause de la froideur de certaines scènes, tout à fait réelles. A travers la toile du trafic financier, Djo Tunda Wa Munga évoque la corruption, le banditisme, la prostitution, l’adultère, le lesbianisme, la pauvreté, le chômage, l’ambiance, les violences conjugales… A travers cette variété de thématiques, le réalisateur souhaite partager comme message : « de la misère, il n’en ressort rien de bon ».

« Viva Riva », c’est aussi une leçon de vie pour toutes ces personnes qui ont brûlé leurs ailes pour le goût de la liberté. C’est une métaphore saisissante sur les rares privilégiés qui mènent la grande vie, au mépris de tous les laissés pour compte. C’est aussi une fable sur les aspirations que nous gardons secrètes. Comme quoi, ceux qui sont pauvres envient les riches et n’aspirent qu’à une seule chose : devenir les nouveaux maîtres de la nuit.

Avec un palmarès qui a conquis le monde du cinéma et particulièrement les plus grands festivals, la réussite de cette œuvre repose, en partie, sur la qualité de son casting dont le jeu d’acteurs était très remarquable. Celui-ci est constitué de : Patsha Bay, Manie Malone, Hoji Fortuna, Marlène Longange, Alex Herabo, Diplome Amekindra.

Merveille Jessica Atipo
Légendes et crédits photo : 
L’affiche du film « Viva Riva »/DR
Notification: 
Non