Le nouveau code forestier de la République du Congo, en vigueur depuis juillet 2020, a introduit le principe de partage de production du bois. Ce modèle économique assure une part de grumes pour alimenter le marché local et une place aux nouveaux industriels.
Le cabinet international FRM ingénierie a présenté, le 28 mai à Brazzaville, à la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, les premiers résultats de l’étude qu’il a menée sur le partage de production. L’étude recommandée par le gouvernement vise à préciser les modalités de partage de production en lien avec la nouvelle législation, la définition claire du concept, les besoins des opérateurs économiques de la filière bois.
Le modèle de l’économie forestière suggéré dans l’étude, d’après Paul Bertaux, le manager principal du cabinet FRM ingénierie, apporte des solutions structurelles de façon à ce que toutes parties prenantes en sortent gagnantes, à savoir l’État, les concessionnaires et les nouveaux industriels que le pays tentera d’attirer.
Le pays dispose en effet plus de six millions m3 de forêts non exploitées, de quoi inciter des investisseurs étrangers. « Les forêts du Bassin du Congo sont largement sous valorisées pour une série de raisons historique et structurelles. Il était temps d’envisager de nouveaux modèles, un nouvel encadrement et le Congo a eu le courage de prendre une démarche innovante de partage de production », a signifié le consultant Paul Bertaux.
Le secteur forestier représente 5 à 6% du PIB (Produit intérieur brut) et des milliers d’emplois. Une contribution que le gouvernement entend augmenter pour pallier l’incertitude du secteur pétrolier, la principale source de revenus du pays. L’étude va certainement permettre à l’exécutif de prendre la décision sur le scénario avantageux censé accroître la contribution du secteur, de créer plus d’emplois, de favoriser le transfert de technologie grâce à l’installation des générations d’usines de transformation.
L’introduction du principe de partage de production constitue une réforme innovante de la filière bois en République du Congo, s’est félicitée la ministre Rosalie Matondo. L’ancienne loi forestière favorisait l’attribution des concessions, sans obligation de disposer d’une part de production destinée à la transformation locale. La filière est souvent critiquée à cause de l’inadaptation de la législation nationale aux défis du développement durable et du manque de débouchés.
« Le principe de partage de production va permettre dès l’instant au pays de disposer d’une part de grumes qu’il pourra gérer en vue distribuer directement au profit de la population et de l’économie. Il permet aussi de connaître le nombre d’espèces disponibles et le volume exploité pour retenir le pourcentage à partager », a affirmé Rosalie Matondo.
Il faut rappeler que le Congo, à l’instar des autres pays de la sous-région, a décidé d’interdire l’exportation des grumes. Mais l’expert Paul Bertaux pense que le pays doit au préalable s’assurer des capacités de production durable, les capacités des acteurs et leurs engagements pour arriver à un nouveau modèle économique ; créer des conditions pour attirer de nouveaux industriels locaux et internationaux et envisager différents scénarios technique et économique capables de booster le secteur.