Opération Barkhane/Covid -19 : Emmanuel Macron menace de retirer les troupes françaises au Mali

Lundi, Mai 31, 2021 - 12:30

Dans une interview accordée au « Journal du dimanche », le président français serait prêt à retirer les militaires français, au cas où le Mali allait « dans le sens » d’un islamisme radical,  à l’occasion de son récent voyage au  Rwanda et en Afrique du Sud.

Le Mali vient de subir un deuxième coup d'Etat, en neuf mois. Emmanuel Macron a affirmé que la France pourrait retirer ses troupes au cas où ce pays allait « dans le sens » d’un islamisme radical. C’était dans un entretien au Journal du dimanche. La République française, qui compte 5.100 hommes dans l’opération Barkhane, soutient le Mali face à une poussée djihadiste dans sa partie nord. Cela a plongé le pays dans une crise sécuritaire. Paris, comme l'Union européenne (UE), a dénoncé un « coup d'Etat inacceptable », après l'arrestation du président Bah N'Daw et du Premier ministre, Moctar Ouane, décidée par l'homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta. 

« Au président malien, Bah N’Daw, qui était très rigoureux sur l’étanchéité entre le pouvoir et les djihadistes, j’avais dit: « L’islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie!' Il y a aujourd’hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerais", a mis en garde le président français. Il a indiqué également avoir « passé le message » aux dirigeants d'Afrique de l'Ouest. A savoir, qu’il ne resterait pas aux côtés d’un pays « où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition ». Emmanuel Macron ajoute, avoir dit, depuis trois ans, au sein de plusieurs Conseils de défense que la France devrait « penser à la sortie ». Les dirigeants ouest-africains se sont réunis, le 30 mai, pour prendre une décision à la question épineuse de leur réponse au double putsch militaire, en neuf mois.

« Au sommet de Pau, j’ai préparé un chemin de sortie. Je suis resté à la demande des États, parce que je pensais que la sortie était un point de destabilisation. Mais la question se pose et nous n’avons pas vocation à rester éternellement là-bas », a-t-il rappelé. Il met en garde contre un échec d'une politique de développement en Afrique. Ajoutant : « Je le dis avec lucidité, si nous sommes complices de l’échec de l’Afrique, on aura des comptes à  rendre, mais on le paiera aussi cher, notamment sur le plan migratoire ». Il appelle donc à « investir massivement »  après la Covid-19 « avec l’équivalent d’un plan Marshall ». A la communauté internationale, Emmanuel Macron demande « la générosité de dire qu’on efface une partie de la dette pour aider les Africains à bâtir leur avenir ».

Noël Ndong
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