Le gouvernement gabonais a émis, le 29 mai à Brazzaville, pour le compte du Congo, un nouvel emprunt obligataire par appel public à l’épargne d’un montant de 175 milliards Fcfa sur le marché financier sous-régional. La somme à collecter servira au pays d’amorcer l’apurement de sa dette intérieure en vue d’accélérer la transformation de son économie.
Pour cette 6ème édition, lancée par le ministre de l’Economie et de la Relance, Nicole Jeanine Lydie Roboty-Mbou, plusieurs investisseurs institutionnels installés au Congo et individualités ont répondu présents. Il s’agit, entre autres, des compagnies d’assurances; des Organismes de placements collectifs en valeurs mobilières ; des fonds d’investissements et Assimilés et des petits épargnants.
Au total 175 milliards Fcfa seront collectés sur le marché financier de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Les fonds à lever permettront au gouvernement gabonais d’engager le processus de paiement de sa dette intérieure due aux créanciers. L’objectif étant de chercher à relancer l’économie nationale asphyxiée par les crises économique et sanitaire.
« Les fonds à lever dans le cadre de cet emprunt vont servir à soutenir différents volets de l’effort de relance économique post-Covid-19. A ce propos, il convient de relever le paiement de la dette intérieure après les travaux de vérification et de la validation opérés par la task-force. Il s’agit ainsi d’impacter pas moins de 300 sociétés allant de la petite entreprise aux entreprises majores de notre économie », a précisé le ministre de l’Economie, Nicole Jeanine Lydie Roboty-Mbou.
La période de souscription de l’emprunt va du 21 mai au 4 juin. La somme est remboursable sur 5 ans, de 2021 à 2026, avec un taux d’intérêt nominal de 6% net par an. Cet emprunt sera restitué par le débit du compte séquestre de l’Etat gabonais intitulé " EOG 6% Net 2021-2026", ouvert pour la circonstance à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).
Bonne perspective économique pour le Gabon
Après des efforts consentis par le gouvernement dans les réformes économiques ayant abouti à la signature, en 2016, d’un accord macro-économique triennal avec le Fonds monétaire international (FMI), la situation financière du Gabonais se redynamise et s’améliore depuis 2019.
D’après la ministre de l’Economie et de la Relance, la croissance réelle du Gabon est passée de 2,1% en 2016, contre 3,9% en 2019. Le déficit budgétaire est, quant à lui, passé de -6,6% du PIB en 2016 à +1% en 2019.
De son côté, a-t-elle renchéri, le déficit du compte courant s’est établi à -0 ,8% en 2019, contre -10,4% en 2016. Des bonnes perspectives qui augurent la bonne santé de l’économie gabonaise dans les prochaines années.
« Pour les trois années à venir, le taux de croissance de l’économie gabonaise serait autour de 4%, restant au-dessus de la croissance moyenne de la zone CEMAC. Ce résultat proviendrait du dynamisme de l’activité hors pétrole. Elle bénéficie notamment de la bonne orientation de la production minière, des progrès dans la production agricole avec des résultats appréciables du programme Graine et des initiatives de soutien à la production rurale », a conclu Nicole Jeanine Lydie Roboty-Mbou.