Mali: la classe politique se réjouit des décisions de la CEDEAO

Lundi, Mai 31, 2021 - 15:28

Suite aux décisions prises, le 30 mai, par les chefs d’Etat de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), lors d’un sommet extraordinaire au Ghana, de suspendre le Mali de l’organisation sous-régionale, les personnalités politiques sont soulagés qu’aucune sanction économique n’ait été prononcée à l’encontre du pays.

Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont décidé de sanctions limitées contre les auteurs du récent coup d’Etat survenu à Bamako. L’organisation sous-régionale réclame, par ailleurs, la nomination d’un Premier ministre civil ainsi que la formation d’un gouvernement inclusif pour poursuivre les réformes, tout en se gardant d'autres sanctions.

Après de longues discussions, les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé « de suspendre le Mali des institutions de la CEDEAO, appellent à la nomination immédiate d'un Premier ministre issu de la société civile ».

Ils ont exigé l'organisation d'élections législatives et d'une présidentiel d'ici le 27 février 2022, selon le communiqué publié à l'issue de leur rencontre.

Pour Hamidou Doumbia, secrétaire politique du parti Yéléma qui a condamné le coup de force, « ces décisions ne compromettent pas les pauvres citoyens qui auraient pu subir les conséquences des actes qu’ils n’ont pas posés ».

Du côté du M5-RFP, à qui le poste de futur Premier ministre a été promis, une réunion est prévue pour définir une position commune. Mais pour un cadre du mouvement, le soutien de la CEDEAO pour accompagner le processus de transition en ne réclamant pas un nouveau président est un bon signal.

Enfin, pour l’Adema, le respect des délais fixés en septembre dernier est primordial. Pour le secrétaire politique du parti, il s’agit aujourd’hui « de travailler afin que cette période d’exception dure le moins longtemps possible ». 

Selon un chronogramme défini par l’ancien exécutif de transition, la future élection présidentielle doit se tenir le 27 février 2022. Une date que la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest exhorte à maintenir. 

Le nouveau coup de force au Mali était survenu lundi dernier lorsque les militaires avaient arrêté le président de la transition, Bah N'Daw et son Premier ministre Moctar Ouane. Les deux hommes avaient « démissionné » deux jours plus tard dans des lettres remises au médiateur de la CEDEAO par les auteurs du coup d’état eux-mêmes.

Le colonel-major Assimi Goïta, chef des putschistes, a ensuite été proclamé président de la transition par une décision de la Cour constitutionnelle que la CEDEAO a décidé de ne pas remettre en cause à l'issue du sommet.

Condamné par les partenaires du Mali, ce nouveau coup d'état qui intervient neuf mois seulement après l'éviction, par le même groupe d'officiers, de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keita a été critiqué par la France, ancienne puissance coloniale, dont plus de cinq mille soldats combattent les groupes jihadistes dans le nord du pays.

Dans une interview publiée quelques heures avant le sommet de la CEDEAO, le président français, Emmanuel Macron, a averti que Paris « ne resterait pas aux côtés d'un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition ». Il a aussi menacé de retirer les troupes françaises du pays, si le pouvoir à Bamako allait « dans le sens » d'un islamisme radical.

Yvette Reine Nzaba
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